C'est la même qui a, en fin d'année dernière, lancé une application pour Facebook, sur laquelle un communiqué de presse publié par IBM cette semaine me donne l'occasion de revenir. Cette réalisation est en effet typique de la démarche d'ING : sans être la toute première à offrir des services bancaires sur le réseau social, elle fait encore partie des pionnières. De plus, elle ne se contente pas de copier les initiatives qui l'ont précédée et elle essaie plutôt de placer la barre un peu plus haut.
Ainsi, avec "Coup d'œil Orange", ING Direct Canada a particulièrement soigné l'intégration au cœur de la plate-forme Facebook, quitte à ne proposer que des services limités aux utilisateurs, puisque seule la consultation des soldes et des opérations récentes est disponible. Deux particularités de l'application la distinguent donc, finalement, des initiatives du même genre : l'identification "automatique" et la gestion des alertes.
Jusqu'à maintenant, les applications bancaires sur Facebook ont privilégié la sécurité, obligeant les clients à s'identifier chaque fois qu'ils souhaitent les consulter. Dans le cas de "Coup d'œil Orange", ce n'est plus nécessaire : avant la première utilisation, le compte Facebook doit être associé au compte bancaire, via les services en ligne ING, mais, ensuite, le contrôle d'accès est fait en arrière-plan, en exploitant les mécanismes d'identification et d'authentification du réseau social. Vérifier l'état de ses finances ne demande alors plus qu'un clic de souris !
Dans un sens, il s'agit d'un premier pas vers l'adoption d'une gestion d'identité externe (celle de Facebook, en l'occurrence) par une banque. Bien entendu, le fait que seule la consultation est permise est un élément de maîtrise des risques, dans le cas où le compte de l'utilisateur serait compromis. Il est vraisemblable que si, comme la banque le promet, les virements et échanges d'argent P2P sont ajoutés ultérieurement à l'application, un second mécanisme d'authentification sera introduit.
L'autre originalité de "Coup d'œil Orange" est l'intégration des alertes. Depuis longtemps et classiquement, ING Direct propose à ses clients d'être notifiés par mail des événements survenant sur leurs comptes. La nouvelle option leur permet désormais de recevoir les mêmes informations sur leur mur Facebook (en message privé). Alors qu'une proportion croissante de consommateurs délaisse la messagerie électronique pour les réseaux sociaux, cette idée est évidemment lumineuse !
Innover "efficacement" ne signifie pas toujours être le premier à implémenter une nouvelle idée. Parfois (souvent, même), ce sont les suiveurs, sachant prendre l'inspiration où elle se trouve et capables d'apporter les "bons" ajustements, qui réussissent le mieux. Ce cas d'ING en est une éclatante démonstration (bien qu'il reste à voir si le succès est vraiment au rendez-vous) : les services bancaires sur Facebook se multiplient ces derniers temps mais celui-ci est un des premiers (sinon le premier) qui cherche réellement à capitaliser sur les spécificités du réseau social.
Dans le même esprit, ING Direct Canada teste, selon IBM, des fonctions de reconnaissance vocale dans son application mobile, à la fois pour faciliter les interactions entre l'utilisateur et les services et pour la sécurité (en exploitant des techniques d'authentification biométriques). Ce serait, là encore, une petite marche supplémentaire qui serait franchie, après les premières expérimentations de BBVA (avec Lola) et USAA (avec Nina)...