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Il y a un truc de monomaniaque que la plupart des « spécialistes » musiques aiment faire, c’est classer. Classer par genre, par année, classer les meilleurs albums, les meilleures chansons, etc etc. Et on déroge vraiment pas à la règle, vous l’aurez remarqué. A débuté récemment un nouveau classement d’albums (on ne vous révèle pas encore sa nature, c’est une surprise) dont découle directement celui-ci. Car en y regardant de plus près, rares sont les albums féminins à figurer dans les grands tops. Et c’est bien malheureux. Par album féminin il ne faut pas entendre « destiné à la gent féminine » mais album fait par une chanteuse ou un groupe menée par une chanteuse. Il y en a de très très bons qui méritent que l’on fasse un peu plus de lumières sur eux. C’est ce que nous allons tâcher de faire avec cette sélection de dix disques incontournables créées par des nanas de génie.
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10. MISSY ELLIOTT – Miss E… So Addictive (2001)
On vous en a parlé il y a deux jours, dans l’article consacré aux meilleures productions de Timbaland. Missy Elliott est LA rappeuse ultime, celle qui perdure depuis tant d’années dans le milieu. Ses premiers disques sont quasi tous des tueries et celui peut être encore plus que les autres. Timbo est au sommet de son art et Missy peut s’en donner à coeur joie en défonçant les instrus du futur de son pote. Avec des tubes comme One Minute Man ou Get Ur Freak On, il s’agit de son plus grand succès commercial et d’estime. Et c’est bien mérité.
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9. PJ HARVEY – To Bring You My Love (1995)
Si Missy est la queen du rap, alors que dire de PJ Harvey dans le rock ? Sans égale depuis des années, PJ et son band ont écrit quelques unes des plus belles lettres du rock anglais des années 90 et 2000. Et cet album est leur chef d’oeuvre ultime reconnu de tous. Un album pour lequel ils ont fait appel au producteur, tête pensante pour U2 ou Depeche Mode un peu plus tôt. Un disque beau. Très beau.
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8. NORAH JONES – Come Away with Me (2002)
Un des plus gros cartons commercial de la décennie précédente avec 26 millions de ventes dans le monde et plus de 10 rien qu’aux Etats-Unis. Et tout ça avec un premier album! Norah Jones a réussi à redorer à elle seule le blason du prestigieux label Blue Note en mélangeant jazz, soul et pop avec un brio certain. Une voix enchanteresse, un style unique. Qui n’a jamais eu envie d’être amoureux sur Don’t Know Why ?
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7. M.I.A – Kala (2007)
La nana qui a inventé un style. Remballez vos Lady Gaga et toutes les autres, la vraie bitch du game actuellement, c’est M.I.A. Accompagné par Switch et Diplo dans ses aventures, elle va niquer le business avec de la pop, du pera, du reggae, de la musique indienne, du dancehall, de l’électro et pleins d’autres trucs. Tout le monde n’a retenu que Paper Planes mais le cd est truffé de perles en tout genre qui méritent autant de considération que le single de Slumdog Millionaire. Tellement haut qu’on n’est pas certain que la nana soit capable de faire mieux un jour.
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6. ERYKAH BADU – Baduizm (1997)
Autre taulière présente depuis des années, Erykah Badu. Une discographie irréprochable, une intelligence à tout épreuve et un peu de mégalomanie aussi. Tout ce qui fait une rockstar non ? En se réappropriant la soul pour en faire un genre plein d’encens et de pensées philosophiques, Badu a influencé toute une génération de chanteurs dit « nu-soul » aujourd’hui. 15 ans après, on a toujours pas fait mieux dans le genre. Et s’il faut trouver des albums pouvant chatouiller celui-ci, alors il faudrait les chercher dans ceux d’Erykah, tout simplement. C’est dire l’avance.
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5. JONI MITCHELL – Blue (1971)
Avant PJ Harvey, il y avait Joni Mitchell. Figure emblématique de l’époque Woodstock, Joni va livrer juste après un album considéré comme un classique ultime aujourd’hui. Entre folk et rock, sous ambiance de rupture, cet album est un bijou de vérité. Pas grand chose à dire de plus, tout s’explique en l’écoutant.
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4. LAURYN HILL – The Miseducation of Lauryn Hill (1998)
Forte de son succès incroyable avec les Fugees, Lauryn Hill décide de se lancer en solo un an après. A l’époque, la nana était la meilleure rappeuse en jeu et tuait même 95% des MC’s en place. Un style et un charisme incroyable, une voix qui lui permettait de faire absolument tout, du rap au reggae en passant par la soul. Forcément ça aide. Et le tour de force sera complet avec ce disque qui contient un nombre de tubes hallucinants que ce soit Lost One, Do Woop, To Zion et on en passe. Un classique qui a placé Lauryn Hill très très haut. Tellement haut qu’elle s’est perdue aujourd’hui…
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3. AMY WINEHOUSE – Back to Black (2006)
Comme pour LH, il n’y aura jamais de suite à ce chef d’oeuvre. Une voix immense, un talent de dingue, du style et un entourage de génie (Mark Ronson). Et aussi de la drogue et de l’alcool. Amy était une junkie, une rockstar condamnée à un one shot qui fera date et qui gagnera peut être encore plus en estime dans quelques décennies. Au fond, la descente aux enfers de la nana évitait un nouvel album qui aurait peut être terni la légende de celui-ci. Ce disque est un cri du coeur, ce disque a beaucoup trop d’émotions. Et en plus ce disque a touché tout le monde avec des grosses ventes. C’est ce qu’on appelle un incontournable de chez incontournable.
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2. JANIS JOPLIN & Big Brothers and the Holding Company – Cheap Thrills (1968)
En étant honnête, ce disque c’est d’abord celui du groupe Big Brothers and the Holding Company. Mais très sincèrement, on ne retient que Janis Joplin et sa voix de poissonnière. Avant Winehouse, avant toutes les filles qui font du rock aujourd’hui (coucou VV), il y a eu Janis Joplin. Putain de hippie mais putain de chanteuse à couilles. Personne ne lui arrivait à la cheville et c’est vrai encore aujourd’hui. Un destin de junkie elle aussi bien évidemment, morte à l’âge de 27 ans. Ecoutez juste Summertime et votre vie ne sera jamais plus la même.
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1. DUSTY SPRINGFIELD – Dusty in Memphis (1969)
Le n°1 incontestable et intestable. Si vous avez déjà vu le film Good Morning England (faites le rapidement dans le cas contraire), un des acteurs définit Dusty comme « la plus grande chanteuse blanche de la soul ». Tellement vrai. Cet album est un chef d’oeuvre de la soul, du même calibre qu’un What’s Goin On (le filon socio-politique en moins). C’est d’une beauté et d’une virtuosité folle. Du sucre.
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