Une puce électronique 100% biocompatible et destinée à mieux capter l'activité du cerveau, a été mise au point par une équipe de chercheurs français. Ces scientifiques espèrent l’utiliser en neurochirurgie, notamment dans le diagnostic de l'épilepsie.
Si notre cerveau fait aujourd'hui l'objet de multiples recherches, il n'est pas si facile à étudier. Avec l'amélioration des techniques d'imagerie, les scientifiques réussissent désormais à plonger davantage "à l'intérieur". Toutefois, certains obstacles persistent. En effet, les capteurs qu’utilisent actuellement les scientifiques pour enregistrer l'activité cérébrale sont des électrodes en général peu performantes et qui déclenchent au bout d'un certain temps une réaction de défense des tissus qui aboutit à une perte de signal.
Pour résoudre ce problème, une équipe de chercheurs français a mis au point une puce 100% biocompatible dont ils dévoilent les détails dans la revue Nature Communications. Dans leur étude, les chercheurs de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) expliquent ainsi que pour éviter les phénomènes de rejet, ils ont conçu un transistor en matière organique (à base de composés de carbone). "La puce est dix fois plus petite qu'un cheveu en épaisseur", explique Christophe Bernard de l'Institut de neuroscience des systèmes à Marseille qui a dirigé les recherches.
Mais "la véritable révolution technologique a consisté à transformer le capteur en amplificateur, ce qui a permis de multiplier la qualité du signal par 10 par rapport aux systèmes classiques", précise le chercheur cité par l'AFP. Le premier test a porté sur un modèle animal d'épilepsie et avant de pouvoir l’expérimenter chez l’homme, quelques obstacles doivent encore être surmontés précise M. Bernard.
De multiples applications
Néanmoins, il estime que cette puce pourrait avoir des "applications immédiates" dans la neurochirurgie des tumeurs et dans le diagnostic de l'épilepsie, notamment. En effet, les premiers résultats, obtenus chez le rat, montrent que la puce est plus performante que les capteurs classiques, explique-t-il.
Cette nouvelle technologie devrait enfin, selon l'Inserm, permettre des avancées en recherche fondamentale. Concrètement, en interprétant les signaux émis par le cerveau et en les traduisant en informations nerveuses utilisables par l'homme, les chercheurs devraient pouvoir développer des interfaces cerveau-machine qui pourraient avoir de multiples applications médicales, y compris chez les personnes paralysées.