La NASA a publié de nouveaux clichés de Rhéa, la lune glacée de Saturne. Ils ont été capturés par la sonde Cassini lors de son dernier proche passage.
Cassini n'en a pas fini de dévoiler les merveilles de la planète Saturne et de ses satellites. Après avoir dévoilé une image de Vénus vue à travers les anneaux de Saturne, la sonde a braqué ses objectifs sur un tout autre corps, Rhéa. Il s'agit de l'un des satellites naturels de la planète qui en compte aujourd'hui au total, plus de 50 confirmés et nommés. Néanmoins, Rhéa n'est pas une lune comme les autres puisqu'elle est la seconde plus grande derrière Titan.
Découverte en 1672, Rhéa est un corps glacé dont le diamètre dépasse les 1.500 kilomètres. D'après les spécialistes, elle est composée d'environ 25% de roches pour 75% de glace d'eau et la température à sa surface dépasse difficilement les - 200°C. Des caractéristiques qui la rapprochent grandement d'un autre satellite de Saturne, Dioné. Tout comme ce dernier, Rhéa est ainsi fortement cratérisée et sa surface est parcourue de marques claires. Un aspect confirmé par les nouvelles images livrées par Cassini et capturées alors qu'elle passait à proximité de la lune de Saturne.
En effet, le 9 mars dernier, la sonde a survolé Rhéa à une altitude de 997 kilomètres dans le but de permettre aux systèmes de l'engin de mesurer le champ de gravité de la lune. Tout en réalisant cette opération, Cassini a ainsi usé de ses objectifs pour capturer 12 images de la surface glacée et rugueuse de Rhéa. Celles-ci montrent avec plus de détails les nombreuses cicatrices du satellite provoquées par des collisions avec des roches spatiales.
Percer les secrets de la surface de Rhéa
Or, si la sonde avait déjà livré plusieurs images semblables, ces nouvelles données sont d'une importance cruciale alors que les scientifiques tentent encore de comprendre comment certains motifs curieux ont-ils pu se former à la surface de Rhéa. C'est notamment le cas d'une fracture étroite et incurvée ou encore d'un "graben", un fossé bordé de chaque côté par des falaises. Ce dernier motif en particulier, semble remarquablement récent et coupe la plupart des cratères qu'il traverse. Néanmoins, les spécialistes ignorent son origine.
D'où l'importance de mieux étudier ses structures pour tenter d'en savoir plus sur elle. D'ailleurs, Cassini n'en est pas resté à ses seules images puisque son analyseur de poussière a également collecté des données dans le but de détecter des débris potentiels survolant la surface et provenant de bombardements de minuscules météoroïdes. Ces informations aideront les scientifiques à évaluer le rythme avec lequel des objets "étrangers" pleuvent dans le système de Saturne, explique la NASA dans un communiqué.
C'est la quatrième fois que Cassini s'approche de Rhéa depuis le début de sa mission en 2004. La sonde passera de nouveau près de la lune dans quelques années, mais à une distance plus importante.