Un « negro » mis en vente sur internet

Publié le 22 mars 2013 par Zafro @zafroland

C’est un nouveau coup dur pour le Brésil qui ne fait que connaître des cas de racisme ces derniers mois. Hier à peine on parlait d’un hommage fait à la femme noire fait là-bas, édifiant par ce qu’il avait d’outrageant, en faisant porter des perruques à ces femmes, comme pour cacher leurs cheveux crépus. Puis il y avait cette histoire d’esclaves fraîchement libérés.

Il y a environ dix jours une annonce fut publiée sur internet mettant en vente un jeune homme noir en « bon état de santé ». Le « négro » (= le noir) était présenté comme bon pour le service domestique, pour les travaux manuels, pour la maçonnerie. La personne à l’origine de cette annonce serait quelqu’un que le jeune homme connaît.

L’annonce fut aimée environ 5000 fois sur Facebook avant que ne soient alertées les autorités. Il s’agirait apparemment d’une blague, bien que le jeune homme visé n’était pas au courant.

L’étudiant mis en vente se nomme João Victor dos Reis Neto. Il a déposé une plainte auprès des tribunaux.

Le suspect serait un homme vivant dans la ville d’Irati et qui avait l’habitude de titiller son collègue noir. Il lui en voulait certainement pour quelque chose lorsqu’il a poussé le bouchon si loin qu’il s’est permis de mettre l’autre en vente. Au Brésil cela est considéré comme de la discrimantion raciale.

Le suspect, Jacomel, a posté sur son facebook le 10 mars dernier :

« Qui a besoin d’un esclave bordel ? J’en ai un pas cher, je suis le seul propriétaire. »

Le lendemain les attaques continuaient alors qu’il affichait sur son Facebook ‘Promotion du jour’ et encore ‘Pas cher et a une famille entière mais il est le plus jeune donc le plus économique’. João Victor dos Reis Neto était mis en vente pour la somme de 2000 réals brésiliens, soit environ 770 euros.

En date du jeudi 27 mars Jacomel, 27 ans, devra s’expliquer devant la police brésilienne. Pour l’instant il a tout nié et dit que ce n’est pas lui qui avait posté ces publications. Il les aurait juste commentées.

João Victor dos Reis Neto, 18, expliquait qu’il connaît Jacomel grâce à une rencontre à l’église mais dit que ce n’est pas son ami. Le jeune homme, encore bouleversé par les évènements, ne comprend pas. Il dit également qu’il poursuivra sa plainte non seulement pour son propre respect mais aussi pour le respect de tous les noirs au Brésil qui subissent sans cesse le racisme.

Ci-dessous un extrait du journal télévisé qui parle de cette histoire et le témoignage d’un jeune homme renversé :

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