Quoi de mieux pour préparer demain que d’innover ? Encore un domaine qui, contrairement à ce que pourrait laisser penser le pessimisme ambiant, profite à la France. Selon le European Patent Office (Office européen des brevets), la France occupe le second rang en Europe (derrière l’Allemagne) en matière de dépôt de brevets, et le sixième rang au niveau mondial.
Un atout dont les Français sont tout à fait conscients, si l’on se fie aux résultats d’un sondage réalisé en mars 2012 par l’institut OpinionWay (1). Selon cette enquête, 57% des Français se disent optimistes quant à la capacité d’innovation de la France au cours des cinq prochaines années.
Toujours selon les Français, ces capacités d’innovation concernent prioritairement les domaines de l’informatique (cité par 66% des Français comme « générant le plus d’innovations ») et de la téléphonie (45%). Des opinions confirmées par les faits : comme le rappelait le site Time to sign off début mars, « l’industrie française se taille à présent de beaux succès dans la Hi-Tech. En septembre, sur les douze objets connectés les plus vendus dans les Apple Stores US, 5 étaient français ».
Qu’attendent les Français en matière d’innovation ? Pragmatiques, ils demandent avant tout que l’innovation leur « simplifie la vie » (49% de citations). Mais derrière ce bénéfice d’ordre fonctionnel, vient un trio de motivations qu’on pourrait qualifier de plus « altruistes » : « préserve l’environnement et la planète » (42%), « est accessible au plus grand nombre » (41%) et « améliore le rapport entre les individus » (34%).
Mais tout cela ne serait rien, si ces produits ne répondaient pas à un réel besoin. 53% des Français indiquent qu’ils « aiment les produits innovants, mais ne les achètent que si ils en ont besoin ». Seuls 9% des Français « adorent les produits innovants, et sont parmi les premiers à les acheter et à les utiliser ».
Voilà donc le défi lancé aux industriels français en ce début de XXIème siècle : concevoir des produits innovants, répondant à un réel besoin (fini l’ère de l’hypermarketing, de la course au futile, de la création artificielle de nouveaux besoins), et inscrits dans un nouveau schéma de consommation mettant l’accent sur les bénéfices environnementaux et sociaux.
Si l’on ajoute à cela que l’innovation ne se cantonne pas à l’industrie, aux technologies et aux produits manufacturés, mais qu’elle touche tous les secteurs de l’économie et toutes les disciplines (innovation organisationnelle, managériale, sociale, financière…), on mesure d’autant mieux le gisement d’optimisme que constitue pour l’avenir « cette France qui innove » !
(1) Etude « Les Français et l’innovation », réalisée en mars 2012 par OpinionWay pour le compte du magazine Influencia.
Marc-André Allard
Directeur Général Adjoint
Brain Value – Études & planning stratégique
Chargé de cours au CELSA (Paris IV-Sorbonne)