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Rencontre avec un auteur : Michel Bussi

Publié le 22 mars 2013 par Mpbernet

C’est un privilège de rencontrer un auteur dont on vient d’apprécier le livre. En l’occurrence, Michel Bussi (né en 1965), l’auteur de « Nymphéas noirs », un polar qui m’a captivée.

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Cette rencontre était organisée par Babelio, au siège de son éditeur, les Presses de la Cité. Une très intéressante expérience avec un homme au regard crépitant d’intelligence, qui s’est livré sans contrainte aux questions de quelques lecteurs. Nous n’étions pas nombreux, nous avons donc pu l’interroger de façon très libre.

L’homme d’abord : c’est avant tout un professeur d’Université, spécialiste de géographie électorale, natif de Normandie et très attaché à sa région. Mais il ne donne pas du tout l’image qu’on pourrait attendre d’un enseignant-chercheur.

En revanche, il raconte que c’est lorsqu’il a obtenu ce poste et cette sécurité qu’il s’est mis à écrire de façon professionnelle, pendant ses loisirs. Certains de ses collègues apprécient, d’autres ne comprennent pas … Ses premiers romans ont été publiés chez un éditeur régional, qui est allé jusqu’à suggérer de changer le titre de l’un de ses ouvrages pour accentuer ce caractère (Omaha crimes). Rapidement repéré par un grand éditeur parisien qui a publié avec succès ses trois derniers romans, il a remporté une moisson de prix dans divers festivals, et on peut comprendre pourquoi.

Michel Bussi ne table pas sur la clairvoyance d'un héros récurrent, super flic ou super détective. Il a en tête assez d’idées et de projets d’histoires où finalement les policiers ne sont pas le centre d’intérêt principal, même s’il sont indispensables à un roman policier. L’auteur avoue même que les ressorts de l’administration judiciaire le « barbent », ce qui ne l’empêche pas d’appliquer à sa recherche documentaire des arcanes judiciaires les techniques classiques de son métier de base. Ce qui est passionnant en revanche, c’est la construction de l’intrigue, où il concède se « prendre la tête » parfois, comme dans « Nymphéas noirs », justement.

Il a déjà signé pour au moins une adaptation cinématographique de l’une de ses histoires. Et  déclare que « Nymphéas noirs », a été écrit dès le départ en pensant à une future adaptation cinématographique, ce qui m'apparaît comme une étonnante gageure – ceux qui auront lu le livre me comprendront. Mais il ajoute avoir été fasciné par le film «  Le Sixième sens »* …

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Au titre des influences, il rappelle qu’il a commencé par écrire « Code Lupin », en référence à Maurice Leblanc, le créateur d’Arsène Lupin. Selon Michel Bussi, cet auteur est bien mieux étudié à l’étranger qu’en France où la littérature « noire » est considérée comme un genre mineur. Maurice Leblanc, bien avant Chandler, fait parler le coupable à la première personne, utilise le premier une foule de procédés qui seront largement repris par Agatha Christie notamment. « Mort sur le Nil » et « Dix petits nègres »  comptent parmi ses œuvres de prédilection. On comprend très bien pourquoi. Il cite également Boris Vian ...

Mais loin des influences, ce qui importe est surtout l’efficacité de l’écriture, la structure complexe de l’énigme et sa résolution totalement inattendue, la richesse psychologique des personnages : tout ce qui confère à un roman la caractéristique de ne pas pouvoir le lâcher avant d’en savoir la fin. C'est là le miracle de la lecture.

En quittant cette conversation qui aurait pu durer encore des heures, nous sommes repartis avec le dernier opus, dédicacé, sorti en librairie au tout début de ce mois. « Ne lâche pas ma main » est le récit d’une poursuite à travers l’ïle de la Réunion. De quoi me ramener à un fameux voyage avec Claude en 2001.

*de M. Night Shyamalan (1999)


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