Brunetti et le mauvais augure, polar de Donna Leon

Publié le 22 mars 2013 par Mpbernet

Oubliée ma déception à la lecture du dernier livre de Donna Leon ! On dira encore qu’elle écrit toujours la même chose, mais moi, j’ai toujours le même plaisir à retrouver  le Commissaire Brunetti et sa famille, son amour des lettres latines et son naturel profondément généreux.

L’atmosphère de Venise est poisseuse en cet été implacable. La chemise colle aux omoplates, on fuit le soleil de plomb, on recherche le moindre souffle d’air qui se fait rare, même à bord de la vedette de la police, toujours barrée de main de maître par Foa.

C’est l’inspecteur Vianello qui est préoccupé : il lui semble que sa tante s’est mise entre les griffes d’un escroc, multirécidiviste de l’abus de faiblesse, mais jamais pris la main dans le sac. Comment faire une enquête discrète alors qu’il s’agit d’une affaire personnelle ? Pourtant, il ne se passe rien à Venise par ce temps de chaleur accablante. Brunetti attend avec impatience ses vacances dans le haut Adige, vers Bolzano où il espère retrouver la fraîcheur en compagnie de Paola, Chiara et Raffi.

Et puis tout s’accélère le jour même où il prend le train. Un meurtre a été commis et il s’agit justement d’un greffier, fonctionnaire en lien avec une autre affaire, un soupçon infime de corruption chez une juge qui s’arrange très souvent pour retarder des années durant les procédures, au profit d’un entrepreneur, propriétaire de biens immobiliers.

L’enquête sera longue et compliquée, les rapprochements ténus, les hypothèses nombreuses. Mais c’est sur un infime détail de comportement que Guido Brunetti découvrira la solution. Quant à l’escroc diseur de bonne aventure – le mauvais augure – il aura tout le temps de plier bagage et partir exercer ses talents ailleurs, toujours aussi impuni !

Une histoire bien construite, des personnages complexes et des situations réalistes. On entre de plain pied dans le petit monde judiciaire vénitien, depuis le laboratoire de l’hôpital où officie le Docteur Rizzardi jusqu’aux audiences du palais de justice, où tout le monde se connaît, s’épie, s’aime ou se déteste. Le microcosme habituel où nous fait pénétrer Donna Léon, égale à elle-même.

Brunetti et le mauvais augure,(A Question of Belief) polar de Donna Leon, traduit de l’anglais par William Olivier Desmond, édité chez Calmann-Lévy, 285 p. 21,50€