Guide: nos 3 critères pour choisir un beau soulier

Publié le 21 mars 2013 par Modissimo

Il est toujours amusant de voir la passion frénétique des filles pour les chaussures, dont les paires peuvent se compter par dizaines. Mais si la gente masculine est souvent bien plus « raisonnable » dans ce domaine, il n’en reste pas moins que nous aimons autant la savate mais d’une façon différente.

Car en effet, le soulier masculin fait appel à un savoir faire extraordinaire et est souvent le détail d’une tenue, celui qui peut tout changer.
Mais comment la choisir ? L’offre est pléthorique, ce qui impose un petit article pour s’y retrouver !

Il y a 3 critères sur lesquels vous appuyer pour estimer la qualité d’une chaussure. Ils sont difficiles à hiérarchiser, l’idéal étant de pouvoir les combiner. L’élément le plus facile à examiner est le cuir de la chaussure, car généralement les défauts sont visibles. Vient ensuite l’examen des coutures et de la semelle, et donc de la fabrication. Sans être expert, quelques « petits trucs et astuces » permettent de reconnaître le type de cousu, la qualité du travail… N’hésitez pas à faire appel à un vendeur, en espérant qu’il soit compétent pour vous informer sur le produit ! Et enfin le style de la chaussure sera abordé en forme de mini glossaire des différentes grandes familles de chaussures.

L’artisanal reste le plus grand gage de qualité

Avant de rentrer dans le détail des critères de qualité, parlons prix.
Il est très difficile de donner un seuil, mais disons qu’un beau soulier de qualité coute au minimum 300€. Le cuir est une matière chère, le montage d’une chaussure prend du temps et les européens (France, Italie, UK…) sont les meilleurs en la matière. Une chaussure produite dans ces pays là a un certain coût, proportionné au savoir faire et à la qualité de la fabrication. Cela dit attention sur ce dernier point, car la tendance du marché à est à l’augmentation du prix et à la baisse de la qualité, surtout chez les grands noms… course à la marge !
Il y a enfin les chaussures sur mesure, dont le prix est souvent au seuil de 1000€, mais qui sont des pièces d’exception.

L’idée est donc de jauger le prix d’une paire au regard de sa qualité, et non l’inverse.

Le cuir

Doux au toucher, beau à la vue et agréable à porter, c’est vraiment un élément central du choix de la chaussure. Le beau soulier masculin est souvent confectionné à partir de veau pour ses qualités de cuir souple mais plutôt résistant. En finition aniline ou fleur corrigée, la matière sera légèrement brillante et vieillira merveilleusement bien. En finition Boxcalf, la matière sera très brillante et douce, moins naturelle mais tout aussi élégante.
En lecteurs avertis, vous remarquerez sans doute du 1er coup d’œil la belle qualité d’une peau, dont voici les principales caractéristiques.

A la vue, le cuir doit instantanément paraître « beau »

Un grain régulier : c’est ce qui caractérise la partie visible du cuir, son « dessin », qui doit être le plus régulier possible. Certaines chaussures en veau grainé laisseront apparaître un grain plus gros que les autres, ce qui facilitera l’expertise de la qualité : un gros grain irrégulier se voit immédiatement.

L’exemple d’une très belle peau, avec un grain parfait;

Pas ou peu de défauts naturels. Le cuir a eu la même vie que la bête qui en a généreusement et de bon cœur fait le don. Ainsi peuvent apparaître certains défauts liés à la vie de l’animal, telles que les piqures ou les veinures. Les premières forment une petite auréole, les secondes un sillon irrégulier en relief à certains endroits de la peau.

On voit parfaitement que la chaussure est « gainée comme au 1er jour », mais le cuir commence déjà à marquer aux endroits où il est creux.

Dans le même registre, gare au cuir creux ! Il s’agit d’une peau de mauvaise qualité qui a tendance à s’affaisser et à se déformer, provoquant ainsi l’apparition de petites « rides » sur la chaussure. Elles sont repérables dès l’achat plus facilement car n’ayant pas été portées, les chaussures ne comportent pas encore les plis liés à leur port.

Une couleur homogène. A l’achat, sauf effet de style particulier, mieux vaut privilégier une peau dont la teinture paraît bien réalisée et régulière. Cela n’empêchera pas que, par la suite, le cuir se patine et commence à devenir plus irrégulier au niveau de la couleur. Sur un cuir de qualité, cela ne fait qu’apporter du caractère à la chaussure.

Au toucher, une texture sensuelle et naturelle.

La douceur est un témoin fiable de la qualité d’un cuir tel que le veau ou l’agneau. Vous devez à peine sentir le grain (sauf dans le cas d’une finition grainée), sachant que certains cuirs se rapprochent même de la douceur « peau de bébé » (désolé pour l’image ! ).

Pour les cuirs suèdés/nubuck ou même peau lainée, le toucher se rapproche de celui d’une peau de pêche ou d’un velours. Cela est dû au fait que le cuir est poncé, offrant cette texture mâte inimitable.

Un suèdé très doux, avec de superbes reflets selon la lumière.

Globalement, le contact avec le cuir doit vous faire ressentir une texture agréable et relativement naturelle : si la matière vous paraît froide et très rigide comme si elle était cartonnée, c’est que le cuir a subi de nombreux traitements du fait d’une matière première de mauvaise qualité !

C’est pour ce premier examen par le cuir que votre sens de l’esthétisme va donc être le plus sollicité. Les indications apportées plus haut servent de base pour juger de la qualité de la peau, mais faites confiance à votre « sens du beau » pour sélectionner une belle matière.

La fabrication

On rentre ici dans la partie la plus technique, et souvent la plus difficile à expertiser. Commençons par évoquer le type de montage de la semelle, qui n’est pas un critère en soi mais qu’il est bon de connaitre. On parlera alors de « cousu », qui désigne la technique par laquelle le cuir de la chaussure est assemblé à la semelle.

Les 2 stars du marché : le Goodyear et le Blake.

Une couture complexe avec la trépointe et les petits points.

Le cousu trépointe, communément appelé Goodyear, suppose une double couture. La partie extérieure du cuir de la chaussure (la tige) est cousue à une bande de cuir, la trépointe. Cette dernière est ensuite elle-même cousue à la semelle par petits points, constituant ainsi un intermédiaire entre l’extérieur de la chaussure et la semelle. En découle une étanchéité de la chaussure, ainsi qu’un ressemelage facile lorsque la semelle d’usure est usée ! Il a aussi la réputation d’être extrêmement solide et de garantir une plus grande longévité à la chaussure.
Vous le remarquerez facilement à la présence de la fameuse trépointe, cette fameuse bande qui fait le tour de la chaussure et qui est parsemée des points de couture.

Un cousu simple « de part en part ».

Le cousu Blake est plus simple que le Goodyear, car il consiste en une simple couture de la tige entre la semelle intérieure et la semelle extérieure. Il présente le désavantage de ne pas être étanche, surtout si les semelles sont perforées avant d’être cousues, car alors le risque est d’avoir un trou plus gros que le fil qui laissera passer l’eau. En revanche, cette technique permet d’avoir une chaussure plus fine que la Goodyear et est vraiment plus confortable ! Souvent considérée comme une méthode de moindre qualité, elle est pourtant utilisée pour la fabrication de certains souliers de luxe, sachant que c’est par exemple la seule méthode utilisée par Berluti. Just saying.
Pour le reconnaître, il suffit de regarder à l’intérieur de la chaussure pour apercevoir les points de couture, cachés sous la première de propreté, qui est une fine semelle en veau qu’il vous faudra soulever. Ces points seront invisibles de l’extérieur

Sachez donc que ces deux techniques sont les plus courantes et font l’objet d’un véritable déchirement doctrinal. Si vous recherchez des chaussures pour tous les jours même de pluie, penchez pour la Goodyear, sinon préférez le confort du Blake. Question de choix !

1er critère de la fabrication : Les coutures et contrefort.

Les coutures sont l’essence de la chaussure puisque vous aurez compris qu’elles en garantissent la solidité. Par conséquent c’est l’un des détails absolument essentiels pour juger de la qualité d’une paire de chaussures. La règle de base est la régularité des coutures puis leur finesse, ce qui se voit assez facilement. Plus il y a de points visibles au centimètre, plus la couture va être de bonne qualité : le minimum est de 5-6 points au centimètre.

Une double couture fine, régulière et surtout solide ! 6 points au cm sur une ligne.

Le contrefort est une pièce de cuir cousue sur l’arrière de la chaussure qui permet de conserver la forme de la chaussure au niveau du talon, et dont la solidité est capitale. Si vous appuyez sur l’arrière de la chaussure au niveau de cette couture, vous aurez affaire à une matière très rigide qui ne se déforme pas, surtout au plus proche de la semelle. Un seul risque à ce niveau là, c’est que le contrefort blesse les premières fois que vous porterez la chaussure. Cela dit ce défaut se corrige souvent après quelques ports.

Le contrefort est un renfort vital pour maintenir la chaussure

2nd critère : La semelle

Très souvent, on retrouvera sur les belles chaussures une semelle intérieure et extérieure en cuir. Pourquoi cela ? Est-ce vraiment important d’avoir du cuir sous la chaussure ? Dans ce cas précis, il ne s’agit pas d’esthétisme mais de confort. Le cuir est une matière souple et respirante, plus que ne peuvent l’être le caoutchouc ou la gomme. Marcher avec une semelle cuir flexible sera plus agréable, avec en prime l’assurance d’avoir un intérieur de chaussure plus sain.

Plusieurs conseils à suivre pour confirmer votre choix.

Tout d’abord vous devez « constater » la solidité de la semelle, absolument indispensable. Lorsque vous manipulez la chaussure, remarquez la rigidité de la semelle en la pliant légèrement : aucun pli ne doit apparaitre.

La semelle doit également être proportionnée à la chaussure et ne surtout pas être plus courte ! Cela se repère assez facilement en observant la chaussure de profil : la semelle peut visiblement être trop courte pour la tige de la chaussure, ce qui est disgracieux mais qui surtout risque de déchirer le cuir.

La catastrophe se trouve à gauche, mais ça se voit tout de suite !

Il est également important de prêter attention à la portée de la chaussure, c’est à dire la façon dont elle se tient lorsqu’elle est posée à plat. Les deux extrémités de la chaussure doivent être légèrement relevées, au niveau de la pointe et du talon lorsque celle-ci repose sans embauchoir. Pour tester cela, vous pouvez appuyer sur la partie arrière de la chaussure : si l’avant ne touche plus terre lorsque le talon est à plat, c’est que la chaussure est mal conçue.

Si on appuie sur l’arrière de la chaussure pour que le talon repose à plat, l’avant se soulève : la portée est défectueuse.

Le style

Enfin, le design de la chaussure est bien sûr essentiel car c’est lui qui va « sublimer » tout le travail effectué en amont. Cela dit il s’agit d’un élément parfaitement subjectif, l’essentiel étant que la chaussure VOUS plaise de toutes façons.
Il est en revanche possible d’évoquer les différents styles de chaussures que l’on retrouve dans toutes les bonnes boutiques.

Le derby et le Richelieu.

Le soulier derby, plus facile à enfiler que le richelieu.

Le richelieu, dont la patte de laçage est une même pièce de cuir fendue

Ce sont les chaussures habillées par excellence. Elles sont évoquées ensemble car en vérité elles se ressemblent beaucoup, la principale différence entre les 2 se situant au niveau du laçage. Les lacets d’une richelieu viennent rapprocher les bords d’une même pièce de cuir qui a simplement été découpée pour permettre d’enfiler la chaussure. Les lacets des derbies viennent rapprocher 2 pièces de cuir différentes cousues sur les chaussures (les quartiers) : l’enfilage est plus aisé car l’ouverture est plus ample. En conséquence les richelieus sont souvent plus fines que les derbies et un peu plus habillées, ces dernières étant également fréquemment réalisées en cuir velours, moins habillé que le boxcalf.

Les derbies sont intéressantes pour un usage hybride jean/pantalon habillé. C’est, en somme, le style de chaussures dans lequel investir lorsqu’on ne porte le costume que de façon occasionnelle, alors que les richelieus complètent parfaitement une tenue formelle.

Les desert boots.

Enorme avantage de ces chaussures casual : leur confort !

Cette chaussure s’est démocratisée en même temps que le pantalon chino, qu’elle complète à la perfection. Elle présente la particularité d’être toute en courbe et d’avoir de petits lacets. Montante par principe, la desert se confectionne généralement en suèdé clair, avec une semelle en crêpe de caoutchouc. L’avantage de ce style décontracté c’est le confort, tout en restant un minimum raffiné : elles s’accordent parfaitement avec un pantalon en toile décontracté (chino on le disait, mais aussi cargo, marine/beige), ou même un jean porté avec un polo ou une chemise en mélange lin/coton.

Les rangers.

Le top de la rangers par NDC, faites à la main.

Pendant longtemps, la rangers était vraiment la chaussure à bannir, associée au style gothique et aux Tshirts « Korn ». Elles ont cependant été remises au goût du jour en étant réinterprétée par des marques telles que Gucci ou Balmain. La semelle a perdu de son épaisseur, la ligne s’est affinée, et la matière s’est anoblie ! Résultat : un style de chaussure très tendance, porté avec le jean/pantalon « posé » sur la chaussure… enfin pour combien de temps ? Car leur usage reste limité !

Les Boots.

Au croisement du soulier raffiné et de la chaussure pratique et robuste.

C’est l’une des grandes tendances de ces dernières années dans le petit monde du soulier masculin. La boots séduit par son aspect à la fois élégant et racé. Cela lui permet de parfaitement s’accorder avec un jean élégant en toile foncée, comme avec un pantalon en flanelle habillé. Dotée de flancs élastiques pour permettre de l’enfiler ou d’une fermeture, la boots est aujourd’hui revisitée à toutes les sauces, de l’esprit Richelieu avec lacets motifs piqués à l’esprit destroy avec cuir vieilli. Il y en aura pour tous les goûts grâce à une chaussure hybride réalisée à partir d’un veau boxcalf ou nubuck.

Les mocassins.

Un superbe cuir d’autruche, une très belle réalisation et l’élégance des « mors »…mais un style anachronique !

« La mode est un éternel recommencement ». C’est on ne peut plus vrai lorsque l’on parle des mocassins, chaussure de papy par excellence mais pourtant doucement remise au gout du jour. Hermès et Gucci en ont toujours proposé, mais la maison italienne remet l’accent dessus ces temps ci en déclinant le soulier en diverses matières, du total latex au cuir de crocodile. Difficile d’être objectif sur un style qui apparaît toujours totalement anachronique, malgré un retour marqué sur le marché.

Point Bonus : l’entretien.

Alors ça y est, vos belles chaussures trônent un peu partout chez vous, et vous en avez presque déjà oublié le prix. Mais il va falloir fournir un dernier effort pour l’entretien du cuir et surtout de la semelle. To do list.

Le cuir.

La tige de la chaussure va être l’élément le plus « vivant » qui nécessitera une attention toute particulière.

L’imperméabilisation doit être faite quel que soit le cuir, mais surtout pas avec n’importe quel produit. Malheureusement, les produits grande consommation sont en général assez nocifs pour le cuir, à en croire mon cordonnier : « Les produits kiwi & co sont très bien pour des chaussures Eram ou La Halle car de toute façon le cuir aura une durée de vie supérieure au montage de la chaussure. En revanche pour du beau soulier, les imperméabilisants grande distri vont tuer le cuir en l’empêchant de respirer car ils diffusent du silicone sur la peau. Les conséquences, ce sont des craquements du cuir et surtout une grosse difficulté à le nourrir par la suite, l’imprégnation du cuir étant rendue impossible par le silicone ». Ouch.
Que faire ? Investir dans la Rolls des produits d’entretien de souliers de luxe : Saphir Médaille d’Or. Leur imperméabilisant « saphir invulner » assurera une imperméabilisation parfaite pour un prix raisonnable aux alentours de 10€.

Son efficacité est aussi grande que son nom et kitsch. C’est dire… Environ 13€, chez Valmour.

Nourrir le cuir est également très important, surtout lorsque celui-ci subit le froid ou le chaud. Un bon coup de cirage permet en effet de redonner de la souplesse au cuir, de le protéger et aussi de le recolorer. Dans la mesure du possible, il faut donc privilégier des cirages colorés qui ne laisseront pas de traces contrairement à un cirage incolore qui peut laisser quelques marques blanches. Il vous faudra bien sûr l’acheter en fonction des propriétés de votre cuir… Le nubuck nécessitera par ailleurs un brossage régulier grâce à une brosse spécifique, car contrairement aux cuirs lisses qui se patinent en vieillissant, le cuir velours est beau tant qu’il conserve son aspect peau de pêche comme au premier jour !

La pâte de luxe, rien que ça

Et enfin il y a toujours le cas terrible d’une grosse averse, de la neige etc. D’abord, même si le cuir n’aime pas l’eau, bien protégé vous pouvez le porter un jour de pluie sans qu’il soit foutu ! Ce ne doit pas devenir une habitude, mais si vous avez un événement qui nécessite que vous portiez de beaux souliers, la pluie ne doit pas vous faire chambouler tous vos plans.
Bon, admettons que vous marchiez par mégarde dans une flaque avec vos splendides savates : elles risques de devenir très foncées et, forcément, moites. Dans ce cas lorsque vous rentrerez il vous faudra les faire sécher mais sans se précipiter : plus lent sera le séchage, mieux le cuir se portera ! L’idéal, c’est de mettre l’embauchoir pour éviter qu’elles se déforment, car le cuir mouillé peut très rapidement cloquer à certains endroits et voir sa structure modifiée. Si vous n’avez pas d’embauchoir, bourrez-les au papier journal. Dans tous les cas, surtout PAS d’exposition à la chaleur (soleil, radiateur, feu…), et attendez patiemment que le cuir sèche, après quoi vous pourrez passer un coup de brosse sur le cuir pour lui redonner toute sa brillance.

La semelle.

Peu après l’achat, il va être important de poser un patin sous la semelle, qui va protéger la chaussure et surtout permettre qu’elle soit moins glissante.
Vous pourrez aussi faire poser un fer sur la trépointe à l’avant pour la protéger, bien que ce ne soit pas indispensable. Ces opérations devront être renouvelées chaque fois que la semelle posée sera abimée. Evidemment ce sera faisable un plus grand nombre de fois sur un cousu Goodyear que sur un Blake. Aux alentours de 20€, vous avez déjà un très bon travail de fait avec le patin.

Un beau patin, un beau fer…difficile de faire mieux !

Voici donc pour l’essentiel de ce qui peut être dit pour choisir une bonne chaussure et l’entretenir !
N’hésitez pas à nous faire part de vos remarques et autres conseils qui n’auraient pas été abordés ici.

Cet article a été écrit par Romain Rousseau pour Modissimo - Blog Mode Homme & Magazine Luxe : Guide: nos 3 critères pour choisir un beau soulier