Le devoir d'exemplarité, c'est maintenant ?

Publié le 22 mars 2013 par Despasperdus

Comme dirait Denis Robert :

« après les affaires, les affaires continuent... »

Nous n'écrivons jamais sur les affaires.

Trop de billets.

Trop de reportages

Trop d'excès de langage.

La lassitude de voir les uns et les autres s’entre-déchirer pour défendre leurs chapelles respectives.

Des reportages ou articles plein de compassion indécente pour ces politiciens fautifs alors que dans le silence médiatique et l'indifférence politique des pauvres gens crèvent de froid, sautent des repas, doivent choisir entre se soigner ou payer le loyer... cherchent du boulot, se font couper leurs allocs et traiter d'assistés.

L'écœurement surtout dans le contexte économique et social actuel.

Les tentatives de polémiquer, d'accuser certains journalistes ou médias, participent finalement à une sorte d'enfumage médiatique où l'essentiel n'est jamais abordé.

Le nom du présumé innocent, du condamné ou du rappelé à la loi importe peu.

Son camp politique également.

A ceci près qu'un homme de gauche déçoit plus que son confrère de droite parce qu'on est forcément plus exigent, croyant que ce dernier est en politique pour limiter au moins l'influence des forces du Capital à défaut de vouloir transformer la société.

Ce qui prédomine, c'est surtout l'indécence des politiciens, condamnés ou rappelés à la loi dans le cadre de leurs fonctions, qui reviennent dans l'arène politique comme si rien ne s'était produit...

Retrouver leur job.

Leur standing.

Leur pouvoir.

Leur niveau de vie et ambitionner de nouveaux honneurs, de nouvelles fonctions...

L'envie de vomir un système qui privilégie une caste de privilégiés tandis qu'en bas de l'échelle sociale, il est tellement difficile de se remettre d'un licenciement, de conserver ou de retrouver son emploi en cas d'accident, de pépin de santé, voire de longue maladie. Tellement rapide de se retrouver à la rue..

Comme l'écrit justement Guy Birenbaum :

« Un politique se doit donc désormais d'être absolument irréprochable et exemplaire. »

Nous pensons effectivement que les politiciens, plus exactement les élus et les ministres de la République devraient respecter un devoir d'exemplarité.

En cas de manquement avéré à ce devoir d'exemplarité, l'élu ou le ministre devrait être interdit à vie à exercer quelque fonction politique que ce soit.

Oui, interdit à vie !

Certains rétorqueront que cette peine ne respecterait pas l'égalité des droits.

Mais, personne n'est contraint de représenter le peuple ou de participer au gouvernement.

C'est un choix.

Un honneur.

Un privilège.

Ne pas être exemplaire en assumant de telles fonctions revient à salir la République, surtout lorsque les mêmes se permettent de donner des leçons de morale en imposant la régression sociale aux classes populaires et moyennes.

Par conséquent, en cas de condamnation ou de rappel à la loi d'un ministre ou d'un élu pour enrichissement personnel ou financement frauduleux du parti, fraude fiscale, détournement de fonds,élection bidonnée, corruption, favoritisme, homophobie, blanchiment d'argent, atteinte au droit du travail (liste non exhaustive), le manquement au devoir d'exemplarité devrait être accompagné de l'interdiction à vie à participer à la vie politique.

Si une telle loi était en vigueur, les Juppé, Balkany, Carignon, Dassault, Schuller,Vanneste, Meslot, Donnedieu de Vabres, Tibéri, Mégret, Simonpieri, Jean-Marie Le Pen, Huchon, Désir, Dray, Hidalgo ou DSK seraient définitivement exclus de la vie politique : nul n'est irremplaçable...

Quant à Cahuzac et Woerth, laissons la justice faire son travail.

Tous ceux qui crachent sur Cahuzac ou ">">Médiapart] devraient réfléchir à ce système qui favorise tant la corruption, les lobbies, les thinks tanks ou les conflits d'intérêts...