L’une des bonnes pratiques que nous saurions faire de la douceur, c’est celle dont le sujet est en nous-mêmes. [...]
Ils font une grande faute ceux qui, s’étant mis en colère, se courroucent de s’être courroucés, entrent en chagrin de s’être chagrinés, et ont dépit de s’être dépités.
Car par ce moyen ils tiennent leur cœur confit et détrempé en la colère : et il semble que la seconde colère ruine la première, si est-ce néanmoins qu’elle sert d’ouverture et de passage pour une nouvelle colère, à la première occasion qui s’en présentera.
Outre que ces colères, dépits et aigreurs que l’on a contre soi-même tendent à l’orgueil et n’ont origine que de l’amour propre, qui se trouve et s’inquiète de nous voir imparfaits."
François de Sales
Extrait de l’Introduction à la vie dévote, in Œuvres, NRF-La Pléiade, Gallimard.