Drame historique -
Sortie salles France - 6 mars 2013
avec Gael Garcia Bernal, Antonia Zegers, Alfredo Castro,....
Chili, 1988. Le dictateur Augusto Pinochet, face à la pression internationale, accepte d'organiser un referundum sur sa présidence, et accorde même quinze minutes de spot télévisé quotidien dans le cadre de la campagne politique. René Saavedra, un jeune et brillant publicitaire travaillant à l'agence de Lucho Guzman, se voit proposer la conception des spots de l'opposition, quand Guzman sera désigné par Pinochet pour s'occuper de ceux du parti au pouvoir. Alors, chaque jour, Saavedra et son équipe rivalisent d'inventivité pour sortir un spot pertinent et optimiste, avec parfois l'espoir que le "no" pourra l'emporter....Avec No, on a une piqûre de rappel historique sur l'évènement au Chili que fût la préparation de ce referundum avec ses premiers spots télévisuels, et l'issue presque inespérée de la chute de Pinochet. Et grâce à ces spots quotidiens, on a des mini courts métrages dans le film, un certain nombre de film tantôt lyriques, tranchants, acerbes, factuels, ringardes ou gaguesques. René Saavedra se refuse à faire des spots des enchaînements d'images sanglantes relatants les crimes de Pinochet et d'images poignantes des témoins et familles de disparus. Il faut rassurer sur l'avenir possible sans le père de la nation. Il faut aussi éviter la censure qui ne tarderait pas à s'exercer.
La plongée nostalgique et cruciale dans ces années 80 est fort intéressante et l'image analogique nous ramène vraiment dans un passé proche qui peut cependant sembler bien lointain. L'intérêt historique du film est bien là. Gael Garcia Bernal incarne cet homme qui n'est pas un militant, mais qui a su servir la cause de l'opposition avec son intelligence et son professionnalisme, assumant en même temps la garde de son jeune fils.
A la fin, on ressort galvanisé, oxygéné. Par cette épisode de l'histoire, c'est la démocratie et le pouvoir des media pour les causes justes, c'est l'obstination et la cohésion, c'est la morale et la ruse, qui sont célébrés. Mais la lutte peut être joyeuse et la victoire fébrile. Dans la scène finale, René Saavedra traverse la foule en liesse, son enfant exténué dans les bras, avec dans son regard une gaîté qui n'arrive pas à percer le voile de la résignation.
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