Après avoir foutu le bordel sur Terre, terrassé des créatures mythologiques par milliers et avoir détruit l’Olympe dans son ensemble, Kratos avait mis un terme à ses visions cauchemardesques qui le traumatisaient sans cesse. Et pourtant, la volonté d’un développeur et d’un éditeur semble bien plus forte qu’une simple vendetta entre dieux et homme mortel. God Of War Ascension est le 6ème opus de la saga (en incluant les épisodes sortis sur Playstation Portable) et compte bien renouveler l’expérience du troisième volet, resté au plus haut niveau jusqu’à maintenant. La sortie d’un nouvel épisode prouvera t-elle que la licence en a encore dans le pantalon ?
Impossible de citer God Of War sans parler de son troisième volet : sanguinaire, meurtrier, magistral et doté d’une mise en scène des plus impressionnante, God Of War III s’est élevé au rang de « must have », au point de devenir l’un des meilleurs jeux produits jusqu’à présent. Rien ne laissait présager une suite au dernier épisode sorti sur Playstation 3. Alors quand il n’y a plus rien à raconter, on retourne dans le passé et on essaye de trouver quelques éléments narratifs pour créer un nouveau jeu. La suite ? Vous la connaissez, Santa Monica accouchera de God Of War Ascension. Malheureusement, et cela est normal, Ascension souffre de la comparaison du troisième épisode. En effet, un jeu de la même saga se doit d’être meilleur d’épisode en épisode. Le gros jeu de Sony arrive t-il à surpasser son ainé ?
Pour commencer, le scénario de ce 6ème volet se situe avant les événements de God Of War premier du nom, sorti lui sur Playstation 2. Kratos essaye cette fois-ci d’échapper aux Érinyes, déesses maléfiques qui tentent de punir notre chauve grec pour avoir désobéi au dieu de la guerre Arès. Côté scénario (vous vous en doutez un peu, il s’agit d’un God Of War), ça vole pas bien haut. Le jeu alterne entre instant présent et flash-back. Pour être franc : le tout est vraiment décousu, on peine vraiment à suivre la trame scénaristique que nous impose le soft, et quelques lenteurs apparaissent à ce niveau. La finalité : tuer tout le monde. Comme à son habitude, Kratos ne fera pas dans la dentelle et ne fera pas la potiche devant les guerriers-chèvres qui vous attaqueront. Pas de figuration non plus : God Of War est avant tout une licence orienté action, et sur ce point, on ne peut pas dire que le jeu fasse fausse route.
Le principe reste le même (les fans seront en terrains connus) : parcourir un « couloir » et tout dézinguer sur son passage. Bien sûr, quelques énigmes (pas difficiles) viendront interférer vos rares moments de répit, mais en règle générale, ça castagne pas mal. Les ennemis demeurent les mêmes qu’à l’accoutumée, à part que les leurs skins ont changé. D’autres ont fait leur apparition, comme l’Éléphantaur, ou encore quelques bébés dragons, bien plus résistants que les harpies et autres créatures volantes facile à éventrer. Pour faire face à vos adversaires (très nombreux la plupart du temps), vous aurez droit à un petit arsenal, déblocable après trois petites heures de jeux : 4 déclinaisons des Lames du Chaos vous attendent, afin de déchainer la colère des dieux au bout de vos poignets. Selon la déclinaison que vous choisirez, vous ne récupérerez pas les mêmes sorte d’orbes. Une déclinaison vous offrira de la vie, tandis qu’une autre de la magie, puis encore une autre une attaque spéciale. A vous de choisir les bons outils lorsque vous serez en difficulté.
Le même gameplay, avec quelques nouveautés
Quelques subtilités viennent s’ajouter au gameplay déjà existant : la possibilité de saisir les armes « laissées » à l’abandon par vos adversaires, comme une épée, un bouclier ou encore une grosse massue. Ces dernières pourront être utilisées comme arme secondaire, afin de diversifier un peu vos approches contre vos assaillants. Petite nouveauté également : une sorte de « mini-jeu » se déclenche avant de terrasser un ennemi particulier (comme une Gorgone ou encore un Cyclope) : vous pourrez bourinner la pauvre bête, tout en surveillant en même temps (et c’est là la nouveauté) que cette dernière ne vous assène pas de coup. Il faudra donc éviter ses attaques avant de l’achever une bonne fois pour toute. Pas révolutionnaire, mais toujours bon à prendre. Certains ennemis, notamment ceux en armures, vous donneront du fil à retordre, et finiront par vite vous énerver si vous n’adopter pas la bonne attitude : les chèvres en boucliers, c’est sympa mais cela devient très vite problématique si on fait n’importe quoi ! Très vite, on reprend ses repères : il faudra donc asséner quelques coups, puis faire des roulades ou encore parer les attaques afin de de pas crouler sous le poids de vos ennemis. Il faut toujours garder à l’esprit que vous êtes seul contre tous. Il faudra donc user/abuser de certains de vos pouvoirs pour vous sortir de quelques impasses, mais encore une fois, toute ressource est loin d’être illimité. La magie ne se rechargeant pas au fil du temps, il vous faudra utiliser vos pouvoirs à bon escient, et surtout au bon moment.
Kratos, profession Boucher
Derrière ce Kratos si barbare et sauvage, il y a aussi quelques techniques de jeu qu’il faudra maîtriser si l’on veut sortir vivant de l’arène : les combos sont toujours présents, et permettront de ne laisser aucun temps mort à vos ennemis. Un coup par-ci, un coup par-là ; le but étant d’affaiblir le plus possible vos adversaires, pour effectuer une sorte de « brutal kill » : arracher une tête à main nue, éventrer et laisser dépasser quelques tripes, enfoncer un javelot dans l’abdomen … Tout est bon pour vaincre son adversaire. Et sur ce point, Santa Monica Studio n’a pas plaisanté : flots d’hémoglobines et giclées de sang sont au programme, histoire de donner un peu de couleur à ce joli massacre. Côté boss, les fans de la franchise devront être comblés puisque pas moins d’une dizaine de boss, tous différents les uns des autres vous attendent dans cette campagne solo d’une dizaine d’heures. Les développeurs ont comme à leur habitude été très inspirés en ce qui concerne les boss du jeu. Vous en aurez pour votre argent sur ce point, et chaque boss devra être battu d’une manière différente. Intervient alors un des éléments qui a fait la renommée de la série : la mise en scène. On savait les petits gars de Santa Monica Studio fort dans ce domaine, mais une fois encore, le jeu tient toutes ses promesses de ce côté-ci : saut vertigineux, angle de caméra soigneusement choisi, gros plan sur la « bête » à décimer etc … Autant les combats avec les boss de petites tailles sont sympathiques, autant ceux avec les grands, voir gigantesques font dans la démesure. Et tout ceci grâce aux actions contextuelles (aussi appellé QTE) qui viennent se caler entre chaque scène, histoire que le joueur ne regarde pas bêtement Kratos se jeter sur sa proie. Ses derniers sont utilisés à bon escient, tout ce qu’il faut pour un parfait équilibre entre la mise en scène et l’interaction du joueur.
Résultat : la bouche grande ouverte, vous admirez les combats titanesque que Kratos entreprend avec des monstres 100 fois plus gros que lui. Et voir un homme se jeter sans peur vers une bouche rempli de plus de 7 000 dents aiguisés comme des rasoirs, il faut avouer que c’est très classe ! Tout simplement jouissif ! Malheureusement, les différents boss que vous aurez à combattre sont aussi charismatiques qu’une biscotte grillée. Ces derniers restent loin, très loin de ceux affrontés dans GOW III (qui étaient en grande partie constitué des dieux de l’Olympe). Les mises à morts sont bien évidemment toujours aussi sanglantes, mais loin d’égaler celle du précédent opus sorti sur Playstation 3 (qui demeure culte dans l’esprit des fans de la série).
Côté graphismes, God Of War Ascnesion s’en sort avec les honneurs, surtout pour une console en fin de vie. Les personnages et leur design sont tous simplement somptueux : le design des boss est également très inspirées, prouvant que les développeurs de la saga savent créer la surprise lorsqu’il s’agit de proposer des personnages plus vrais que nature. Les décors, quant à eux, proposent toujours des backgrounds somptueux, vous promettant quelques petites prises de vue bien sympathiques. Côté ambiance, on remarquera que ce God Of War est un peu moins « sombre » que son ainé, et propose quelques environnements en extérieur bienvenu. Côté performance maintenant, le tout est maitrisé la plupart du temps. Je dis bien la plupart du temps, car sur certaines scènes un peu trop chargées, où le décor se fait trop grand, la Playstation a tendance à ramer et a frôler les 30 FPS. Cela dit, les combats demeurent toujours « fluides » et le jeu est assez bien optimisé pour vous permettre d’assurer lors des combats. Petit ombre au tableau cela dit : le tout est étrangement moins beau que God Of War III, sachant qu’Ascension est sorti quelques années plus tard, en fin de vie de la console (donc une meilleure maitrise des outils de développement et d’optimisations de la part du studio). Rien d’alarmant néanmoins.
Mode Multi, le renouveau ?
Vous n’êtes certainement pas passé à côté : la saga God Of War accueille pour la première fois de sa carrière un mode Online, permettant aux joueurs de s’écharper en face à face, ou encore de faire équipes pour repousser quelques hordes d’ennemis. Concernant le mode co-op du titre, il s’agit ni plus ni moins d’un mode « Horde », où l’ordinateur déchainera les forces des ténèbres sur vous et quelques coéquipiers. Les ennemis seront de plus en plus forts, et de plus en plus résistants au fil des vagues. Pas très original mais cela demeure efficace, et vous proposera quelque parties bien sympathiques.
Un autre mode vous permettra également de capturer des drapeaux, ce même mode qui vous permettra de vous mesurer également aux autres joueurs. Du classique, avec quelques petits ajouts histoire de pimenter vos joutes en ligne : la possibilité de choisir ses armes, de customiser son guerrier mais aussi de prendre de l’expérience et d’améliorer les capacités de son combattant. Vous aurez également quelques objectifs à réaliser afin de marquer le plus de points possibles. Même si on voyait mal la série intégrer ce genre de « sauterie » pour un jeu tourné résolument vers le mode solo, il faut avouer que les combats en ligne restent assez dynamiques, et permettront quelques escapades supplémentaires dans l’univers d’ Ascension (ainsi qu’une durée de vie accrue, venant s’ajouter à la petite dizaine d’heures que compte déjà le mode solo).
Pour qui God Of War Ascension est-il destiné ? Les fans ne passeront certainement pas à côté de cet opus, même si ce dernier se retrouve en deçà de ce que la série a pu proposer de par le passé. Cela dit, le jeu demeure un excellent Beat’ Them’ All et un très bon jeu d’action en règle générale. A réserver aux amateurs de combats nerveux, à la mise en scène virevoltante et efficace.
Mise en scène toujours aussi réussie, combats hyper nerveux et bien construits, enchainements toujours aussi jouissifs, boss à foison, beaux graphismes
Bien en dessous de God Of War III, gameplay inchangé depuis le début de la saga, un jeu un peu trop facile en difficulté « normal », scénario en carton, plus aucune surprise après 5 premiers épisodes
Test : God Of War Ascension
Après avoir foutu le bordel sur Terre, terrassé des créatures mythologiques par milliers et avoir détruit l’Olympe dans son ensemble, Kratos avait mis un terme à ses visions cauchemardesques qui le traumatisaient sans cesse. Et pourtant, la volonté d’un développeur et d’un éditeur semble bien plus forte qu’une simple vendetta entre dieux et homme mortel. …
Vue d'ensemble des tests
Scénario - 5
Bande Sonore - 7.5
Graphismes - 7
Prise en Main - 8
Ambiance / Immersion - 8
Durée de vie - 9
74
7.4
BON
Résumé : Ascension est beau, fluide, nerveux. Hélas, il n'arrive pas à la cheville de God Of War III. Les fans seront déçus par cet épisode (après avoir joué à GOW III, c'est un peu normal aussi).
Cela dit, God Of War Ascension est loin d'être l'épisode de trop, celui dont personne ne voulait. En prenant le jeu à part, vous serez même conquis par son univers toujours soigné, sa violence gratuite et la puissance que dégage Kratos. Ascension, un bon jeu, et un très bon Beat'Them'All. En attendant God Of War IV sur Playstation 4 ....
7