Depuis deux ans de guerre en Syrie, les chiffres de l'ONU font état de plus de 70.000 pertes civiles, plus d’un million de Syriens ont fui vers les pays voisins et quatre autres millions ont dû abandonner leur domicile. Si l'utilisation d'armes chimiques était confirmée - quelle que soit la partie ayant eu recours à ce moyen -, cela exigerait une réaction internationale.
Barack Obama, lors de sa conférence de presse conjointe à Jérusalem avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, le 20 mars 2013 a déclaré: "L'utilisation d'armes chimiques contre le peuple syrien serait une grave et une tragique erreur". Très sceptique sur les affirmations selon lesquelles les rebelles syriens y auraient eu recours, il a ajouté: "Le régime Assad doit comprendre qu'il devra rendre des comptes".
Pour l'ambassadeur Gérard Araud représentant permanent de la France auprès des Nations Unies, "l'emploi d'armes chimiques serait une violation très grave du droit international".
Le commandant en chef de l'Otan en Europe, l'amiral James Stavridi a affirmé pour sa part: "Les troupes de l'Otan sont prêtes à mener si nécessaire une intervention militaire en Syrie semblable à celle effectuée en Libye en 2011".
Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon quant à lui s'est déclaré "convaincu que l'utilisation d'armes chimiques dans n'importe quelles circonstances par l'une ou l'autre partie serait un crime monstrueux ainsi qu'un crime contre l'humanité". Il a déclaré ce 21 mars 2013 que l''ONU va enquêter sur l'utilisation éventuelle d'armes chimiques en Syrie, en réponse à une demande de Damas. Une enquête aussi demandée par la France, le Royaume-Uni et les États-Unis, visant l'ensemble du territoire syrien, pour éclaircir toutes les allégations venant de Damas et de l'opposition.
La bataille diplomatique qui oppose Damas à l'Occident, revient après une polémique de juillet dernier sur l'éventuelle utilisation d'armes au "gaz sarin". Malgré la mise en avant de témoignages comme celui du Dr Ghazi Aswad - chirurgien français d’origine syrienne, qui a examiné Omar, petit Syrien de 13 ans surnommé "l'enfant-momie" dont l'état général (le corps recouvert de brûlures, plaies et cloques, ajouté à ses troubles de l’équilibre, pertes de mémoire, douleurs musculaires etc...), avait confirmé le diagnostic terrifiant: "ce sont des symptômes de bombardements à l’arme chimique" -, la réalité de ce danger est pourtant restée sans donner suite, jusqu'à hier.