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Jamais 2 pièces ratées sans 3...

Publié le 21 mars 2013 par Fousdetheatre.com @FousdeTheatre

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Après l'ineffable "Panique au Ministère" qui "révéla" sur un malentendu Amanda Lear au théâtre, puis "Plein la Vue" qui permit un retour sur les planches pas très remarqué de Véronique Genest et confirma le talent plus que relatif des auteurs , Jean Franco et Guillaume Mélanie se sont lancés dans l'écriture d'un troisième boulevard (après tout c'est en forgeant...). S'inspirant très largement des comédies à double rôle ayant valu leurs plus grands succès à Jean Lefebvre ("Les Jumeaux") ou la Maillan ("Lily et Lily"), ils tentent de faire plus fort en offrant pas moins de trois personnages à l'apprentie comédienne Liane Foly. Un cadeau ? Pas vraiment...

D'abord, et surtout, parce que la pièce se révèle aussi rythmée qu'un encéphalogramme de macchabée, déroulant durant sa première moitié (au moins !) d'interminables scènes d'exposition pas très drôles, voire franchement lourdes, nous présentant les sosies les uns après les autres, avant de faire se croiser tout ce petit monde au cours d'une brève série de quiproquos téléphonés aux conséquences minimes qui défont l'imbroglio sans qu'il n'ait véritablement été mis en place.

L'histoire, touchons-en deux mots, est celle de la présidente du Comité Miss Beauté qui, atteinte d'aphasie (trouble du langage),  se voit dans l'impossibilité de s'exprimer devant les caméras. Or il y a urgence, car Il faut déminer un scandale de Miss ayant posé nue dans la presse. Un de ses bras droits suggère de recourir aux services de sa soeur jumelle pour la déclaration publique, tandis qu'un autre, souhaitant prendre la tête du comité, décide de les doubler en allant chercher une femme de chambre lui ressemblant comme deux gouttes d'eau pour en faire sa marionnette. Tout cela ne mènera nulle part.

Ensuite parce que n'est pas Jacqueline Maillan qui veut. En ersatz de Geneviève de Fontenay, soubrette nunuche ou comédienne de seconde zone vulgaire, la pauvre Liane Foly se donne du mal et essaie d'appliquer consciencieusement les directives de son metteur en scène Jean-Luc Moreau. Malheureusement elle n'habite pas ses personnages, s'est contentée de trouver trois voix les caractérisant. Le jeu paraît plaqué et faux. A quoi bon la technique si l'on n'a pas encore la sincérité ? Un seul emploi pour débuter eut été plus raisonnable.

Que dire de plus ? Que Franco et Mélanie se sont imaginés des rôles dans lesquels ils s'amusent (une grande folle et un petit teigneux narcissique), se révèlent plutôt cocasses, en dépit d'une partition médiocre et de l'"hommage" un peu trop appuyé de Guillaume Mélanie à Muriel Robin... Que Camille Cottin, en secrétaire de la présidente ne démérite pas non plus. Que  Jean-Yves Roan et Jean-Pierre Allain, conjoints des jumelles, sont loins d'avoir trouvé ici le rôle de leur vie. Que le metteur en scène, enfin, fit ce qu'il put avec ce qu'il avait. Mais il put peu...

On s'abstiendra donc de prendre la direction du Palais Royal avant septembre prochain. "Jamais 2 sans 3" cédera alors la place à la première comédie de Didier Bénureau, "Mon beau-père est une princesse", avec l'auteur himself, Claire Nadeau et Michel Aumont. Nous avons hâte !


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