La Manif pour Tous, le 24 mars un après-midi vert-de-gris pour la catho parade

Satisfaites de leur effet et de leur démonstration, les foules maniaco-repressives conduites par l’Episcopat remettent le couvert. Le 24 mars, on va revoir l’inoxydable et hyperactive Bigote Fradjir à la tête d’un cortège stigmatisant ceux qui veulent choisir leur sexualité en dehors des canons prescrits par le clergé.

 Le 13 janvier dernier, de nombreuses pancartes égayaient le parcours. Elles étaient brandies par des ménades maquillées de vertu accompagnées de leurs concubins, gigolos ou béguins drapés dans les duffle-coats de la populace versaillaise. Rien que du beau linge, sans parler des enfants en costume de pensionnat. Très peu de fautes de goût dans cet ensemble jupes plissées, lodens et dignité des valeurs en danger. Des pancartes manufacturées et donc exhibées à des centaines d’exemplaires, c’est dire l’obsession, portaient la mention : «On veut du sexe, pas du genre !». On demeure interdit devant l'intensité  de cet aveu de gourmandise. Cette sincérité est toute honorable. Cela appelle toutefois une question qui ne doit pas être mise à la trappe. Au fait, de quel genre de sexe parlez-vous ? Quel genre de sexe désirez-vous ? Le témoin distrait aurait pu penser qu’il s’agissait là d’une forme inédite de racolage passif. On le voit, les amis de Bigote Fradjir veulent que les histoires de culte associent le verbe à la chair. C’est bien entendu, la notion de genre qui fait perdre toute retenue à la cathosphère. Impossible dans la tradition papiste d’accepter les gender studies pluridisciplinaires.

C’est « pour défendre les fondements de la civilisation » et pour « libérer la France de la pensée unique » que la Manif pour tous est organisée. Difficile d’accréditer cette propagande qui se construit sur la haine de l’autre et la satisfaction à se vautrer dans un discours prédisant au pays le destin de Sodome et Gomorrhe. Toujours pareil, depuis des siècles, suivre les préceptes moraux ou périr par les flammes de l’enfer, lieu du châtiment eschatologique. « Défendre les fondements de la civilisation » en portant un discours d’hostilité aux droits ne fait pas les bons apôtres. Tout juste des faux prophètes.