Spring Breakers de Harmony Korine

avec James Franco, Vanessa Hudgens, Selena Gomez, Ashley Benson, Rachel Korine

Etats-Unis 2013

Spring Breakers m'attirait. Je ne connais pas le travail d'Harmony Korine. Mais le côté nymphette allumé en maillot fluo, ça m'attire. Plus comme une étude sur notre génération à qui on colle tous les défauts. Qu'est ce qu'un film comme ça me renvoie comme image? Sur moi? Sur ma génération? Voilà pourquoi j'avais très envie de voir Spring Breakers.

Le scénario tient sur un bikini. Quatre étudiantes rêvent d'aller en Floride pour le Spring Break. Le Spring Break vous en avez sûrement vu des reportages sur les grandes chaînes. C'est alcool, musique, drogue et sexe pendant une à deux semaines. Le présentateur du reportage souligne la déchéance de cette génération, votre mère regarde le reportage l'œil réprobateur sur ces jeunes qui "foutent le camps" et vous, vous les envier.  Et c'est ce que viennent chercher nos quatre minettes, du soleil et du fun. Un moyen de fuir la réalité. Quitte à braquer un fast food pour obtenir l'argent qui manque. Le rêve commence. Jusqu'à la case prison et l'arrivé d' Alien, le gentil rappeur truand.

Spring Breakers (2012) - Bande Annonce / Trailer [VOST-HD]

Spring Breakers fait parti des film avec de jolies images et peu de dialogue (style Sofia Coppola). Ce qui peu en rebuter plus d'un. Moi la première (j'ai eu beaucoup de mal avec les derniers Coppola fille, qui m'ont fait philosopher sur mon besoin d'aller au cinéma). Ici tout tiens dans la tension. Ces filles jouent avec le feu (braquage, drogues, sexe, alcools). Est-ce que leur poum-poum short va sortir entier de cette histoire.

Ce qui m'a attiré dans Spring Breakers, c'est avant tout la vision que le film donne sur une partie de ma génération. Une vision sans jugement. Alors oui c'est très superficiel. Quatre pin-up qui volent du fric dans le but d'aller à une fête, juste pour la recherche d'adrénaline. C'est sûr que ça vous fait pas manger un somalien. Mais que celui qui n'a jamais recherché la superficialité jette la première pierre. Nous ne sommes entouré que de ça. Comme le souligne très bien Korine dans son film, même le braquage devient un jeu et une fierté.

Harmony Korine nous livre ici un bijou bling bling de culture populaire où Brit-brit règne en déesse et où la gagoule rose motif licorne existe. Spring Breakers est, selon moi, un film sans prétention qui montre un pan de cette génération détestée par les précédentes , la mienne. Elle n'est ni enjolivée, ni conspuée. Elle est présenté avec beaucoup de second degré (comme cette scène de danse sur Britney en mitraillettes, piano et couché de soleil). Parce que à mon avis nous sommes comme ça, blasés et critiques, pétris de second degré.

La photographie a un aspect très "naturelle". La lumière peut être onirique (couché de soleil, vitraux) et parfois très "hard" (néon, extrait de petite caméra). Les plans sont généralement simple, ou travaillé "sur le vif". Spring Breakers est le premier vrai blockbuster de Korine qui c'est avant tout illustré par une réalisation indépendante. Le montage est assez alambiqué parfois et la répétition de plans ou de dialogues peuvent parfois exaspérer.

Quand aux actrices maintenant. Avec le petit buzz des deux Disney's girl, Vanessa Hudgens et Selena Gomez. Elles s'en sortent toutes très bien. Le jeu étant basé sur l'improvisation, elles sont pleines de naturelles. Une bonne surprise. En plus elle ne sont pas enjolivée, méga maigre et ça fait pleisir. James Franco est impeccable, il ne tombe dans aucuns des gros clichés où il aurait pu s'enfermer avec son look de "get busy".

Conclusion; Spring Breakers peut être détesté autant qu'aimer. Il danse sur la limite entre le beau et le vulgaire, le profond et le superficielle, le miserable et le drôle, tout en écoutant Britney Spears. En tous cas pour cet été, je mise sur le short fluo, les sneakers et le t-shirt crop.