La foudre au coeur d'une éruption volcanique, voilà une image peu commune. La NASA délivre celle-ci, oeuvre de Martin Rietze, où l'on voit très nettement un majestueux éclair traverser l'éruption du volcan Sakurajima (sud du Japon).
L'image est stupéfiante et une nouvelle oeuvre spectaculaire de Dame Nature, penserez-vous en croyant discerner la foudre frappant un
volcan en pleine éruption. Mais en réalité, c'est l'inverse qui se produit ici: l'éruption du volcan a créé la foudre.
Comment ce phénomène méconnu et complexe se produit-il? Si l'origine exacte d'un éclair lors d'un orage ordinaire fait encore l'objet
de nombreuses recherches scientifiques, celle de la foudre émanant d'une éruption est encore moins évidente, explique la NASA.
En deux mots (que les puristes décrieront certainement), les éclairs résultent d'une décharge électrostatique, laquelle va de pair
avec la dissipation d'un plasma lui-même issu d'une accumulation de charges électriques séparées. Dans le cas d'une éruption, on sait que la trempe (solidification brutale du magma) induit
l'existence de charges électriques séparées. Une hypothèse postule donc que ce soit le mouvement de bulles de magma ou de cendres volcaniques électriquement chargées qui créent ces différences de
potentiel électrique qui créent in fine cet éclair lumineux. D'autres éclairs volcaniques proviennent sans doute de la friction et de la dissipation de cendres volcaniques. Mais les scentifiques
s'accordent pour dire que tout ceci reste un grand mystère de la nature.
Si les lois physiques qui déterminent la survenance de ce phénomène dépasse le champ de connaissance du citoyen lambda, l'image seule
suffit à s'émerveiller et récompenser les efforts de Martin Rietze, le photographe de l'extrême qui a capturé l'instant en un cliché spectaculaire. Des jours durant, il est resté en observation
aux abords du volcan en éruption à l'affût d'un éclair volcanique faramineux. Cette photo est son bijou et a été prise en janvier dans le sud du Japon sur Sakurajima.
"J'ai patiemment attendu quatre jours que cela se produise sur le Sakurajima. Savoir que si peu de personnes ont vu une chose aussi
belle m'a donné un sentiment très particulier. Je n'oublierai jamais ces moments où j'étais encerclé de gaz toxiques, où je sentais la chaleur de cette lave bouillonnante qui s'écoulait, où
j'entendais des bruits bien plus lourds qu'un avion qui décolle. Parfois, votre corps perçoit les ondes de choc et le sol tremble sous vos pieds", décrit-il encore ému.