Imaginez un monde terne, gris, dans lequel l'homme n'a plus que de rares occasions d'observer la nature. M. Moss, balayeur dans le métro, se rend au travail en fin de journée, quand d'autres rentrent chez eux. Le petit homme à la barbiche broussailleuse est un perfectionniste. Pas une trace ne résiste à son zêle même si son domaine, la station de métro, tend à se délabrer au fil des ans.
Un arbuste
dans le métro
Un jour, M. Moss surprend la conversation de deux voyageurs du soir. Ceux-ci se plaignent des mauvaises odeurs qui émanent du tunnel. Le balayeur décide d'en avoir le coeur net et s'aperçoit qu'une montagne d'immondices encombre une bouche d'aération. Aussitôt, il se met au travail. Alors que M. Moss fait place nette, dégageant les ordures qui barraient le passage, le voilà soudain rafraîchi par un courant d'air nocturne s'infiltrant par la trappe dont il vient de dégager l'entrée.
Nature résiliente
En lisant ce conte aux illustrations somptueuses du Sud-Coréen JO Seonkyeong, on songe naturellement à Giono et à son "homme qui plantait des arbres", ô combien d'actualité. Ici, l'histoire de M. Moss évoque aussi une forme de résilience. Celle de la nature qui, avec un petit coup de pouce de l'homme, parvient à se frayer un passage au coeur des cités tristes. Parfois, il suffit de peu de choses. Pour améliorer notre environnement, il est de petits gestes qui peuvent faire beaucoup.