Je viens de découvrir un merveilleux petit livre d'origine sud-coréenne, publié en France par les Editions du Rouergue, "Jardin en sous-sol". Un bel ouvrage que les enfants adoreront et qui devrait aussi donner matière à méditation chez les adultes.
Imaginez un monde terne, gris, dans lequel l'homme n'a plus que de rares occasions d'observer la nature. M. Moss, balayeur dans le métro, se rend au travail en fin de journée, quand d'autres rentrent chez eux. Le petit homme à la barbiche broussailleuse est un perfectionniste. Pas une trace ne résiste à son zêle même si son domaine, la station de métro, tend à se délabrer au fil des ans.
Un arbuste
dans le métro
Un jour, M. Moss surprend la conversation de deux voyageurs du soir. Ceux-ci se plaignent des mauvaises odeurs qui émanent du tunnel. Le balayeur décide d'en avoir le coeur net et s'aperçoit qu'une montagne d'immondices encombre une bouche d'aération. Aussitôt, il se met au travail. Alors que M. Moss fait place nette, dégageant les ordures qui barraient le passage, le voilà soudain rafraîchi par un courant d'air nocturne s'infiltrant par la trappe dont il vient de dégager l'entrée.
Cela suffira à lui donner une idée assez géniale : il dépose un peu de terre à la base de la bouche d'aération et y plante un arbuste... Bichonné par M. Moss, le plant ne cesse de s'épanouir et finit même, quelques mois plus tard, par jaillir de la bouche, provoquant l'admiration des passants intrigués de voir un arbre sortir du métro... Peu à peu, le tableau triste de la station de métro fait place, sous le regard amusé de M. Moss, à un cadre verdoyant, la nature reprenant peu à peu ses droits.
Nature résiliente
En lisant ce conte aux illustrations somptueuses du Sud-Coréen JO Seonkyeong, on songe naturellement à Giono et à son "homme qui plantait des arbres", ô combien d'actualité. Ici, l'histoire de M. Moss évoque aussi une forme de résilience. Celle de la nature qui, avec un petit coup de pouce de l'homme, parvient à se frayer un passage au coeur des cités tristes. Parfois, il suffit de peu de choses. Pour améliorer notre environnement, il est de petits gestes qui peuvent faire beaucoup.