Pourquoi lui, encore ?

Par Jeuneanecdotique
20 mars 2013

J'aime bien mes lecteurs. Ceux qui ne sont que de passage, ceux qui viennent régulièrement, ceux qui me donnent leur avis.

Et un jour, il n'y a pas si lontemps en fait, je suis tombée amoureuse de l'un d'eux.

Voilà, c'est dit.

C'est comme ça que j'ai rencontré mon amoureux actuel. Il lisait mon blog, il m'avait laissé quelques commentaires, puis un jour, un mail.

Lors des premiers échanges, je me sentais bien. Il était marrant. Je trouvais qu'on se ressemblait, tout en étant différents. Comme un puzzle qui n'aurait que deux pièces. Nous nous emboîtions.

Je ne me suis pas emballée, les premiers temps. Alors, ok, il me faisait rougir. Ok, il me faisait sourire. Ok, pour la première fois depuis la rupture avec mon ex, j'étais capable de parler à un homme sans partir dans mon fatalisme habituel à la con : "Ouais mais pfff, c'est rien qu'un lâche comme les autres". Non, je me sentais juste bien. Je ne réfléchissais pas. SMS, mail, skype... Nous avons parlé des heures et des heures, et plus nous parlions, plus ça semblait évident.

Il me connaissait plutôt bien. Il avait lu mon blog, m'avait trouvée intéressante, excitante, drôle, intelligente. Je veux dire, un HOMME avait pensé ça de moi en lisant MON blog (vous savez, ce blog où j'ai avoué que j'avais dansé avec le poteau de mon lit quand je me suis faite larguer ? Oui, celui-ci...) Je n'y croyais pas, et pourtant, ça semblait évident, d'un côté. Nous vivions les choses de la même manière. Nous avions tous les deux nos démons, nos souffrances, et cette envie irrésistible de tomber amoureux l'un de l'autre. Ce n'était même pas de l'envie. C'était en train de se faire, tout simplement.

La première fois que j'ai entendu sa voix, j'ai fondu. Genre, vraiment fondu, comme des rillettes sur un radiateur. Je ne l'ai entendu qu'une minute, car j'étais avec ma grand-mère, en train de balader mon chien. Mais je peux vous dire qu'après cette minute, ma grand-mère a pu me dire tout ce qu'elle voulait, je n'étais plus en état d'articuler quoi que ce soit. Putain non mais ça y'est putain quoi. J'étais amoureuse. Voilà la nana superficielle qui tombe comme une mouche parce que le gars il a une voix sexy de ouf. Voilà la fille qui laisse sa grand-mère parler toute seule pendant un quart d'heure, qui sourit comme une imbécile en pleine rue et qui est juste capable de prononcer des mots comme "Hein", "Oui, tu as raison", et "Ah, ouais".

Lorsque je suis rentrée chez moi, j'ai attendu son coup de fil. Qui s'est fait désirer. Il m'énervait. Je voulais réentendre sa voix. Tu vas m'appeler, bordel ?

Il m'a rappelée. Ah oui, je ne m'étais pas trompée. Sa voix, ses mots... Ouais, voilà. J'étais foutue. Amoureuse.

Nous ne voyions pas le temps passer au téléphone. Je devais bientôt partir. J'avais vingt ans ce jour-là, et je devais aller fêter mon anniversaire dans un bar à Paris. Ce soir-là, il m'a dit pour la première fois qu'il m'aimait. Nous étions ensemble. Je n'ai pas été capable de suite de lui retourner son "Je t'aime". J'ai comme qui dirait pris une claque à l'intérieur. Je pense que dans mon cerveau, ça devait ressembler à quelque chose comme ça : "Ecoute-moi bien espèce de quiche, le dernier qui t'ait dit qu'il t'aimait t'a aussi envoyé un sms pour t'envoyer te faire foutre définitivement après trois ans de couple, sans aucune foutue ombre d'explication, alors en tant que cerveau officiel, si tu retournes son je t'aime à cet homme, je démissionne, tu m'entends, I QUIT, tu n'as donc aucune dignité pour poser ta foutue main déjà brûlée sur une plaque chaude bouillante, non mais réfléchis, bordel de bite !". Voilà, en gros. Il savait que je l'aimais, je pense qu'il n'en doutait pas. Quand j'aime, ça se voit. Mais le dire, ça me faisait peur.

Le lendemain, il m'offrait un bouquet de fleurs pour mes vingt ans. Ma famille au complet m'a fait les yeux doux pendant mon repas d'anniversaire pour savoir d'où venait ce magnifique bouquet. J'ai fait croire que cela venait de Benoît, mon ex. Je n'avais pas envie d'en parler. Mon Damien, je voulais le préserver. Ce qu'on vivait, c'était beau, et ça n'appartenait qu'à nous, non mais oh. Bien sûr, un homme pas foutu de rompre en face n'aurait jamais eu l'idée de m'envoyer un bouquet pour mes vingt ans, alors mon mensonge gros comme une maison n'a fait que confirmer que j'avais un nouvel amoureux. Et quel amoureux, punaise.

On ne se presse pas. Y'a pas le feu au lac. On s'aime, juste. Je pense qu'on a tous les deux des choses à régler dans nos vies, des démons à qui péter la gueule, des souvenirs à accepter, avant de pouvoir nous poser, et faire quelque chose de ce que le hasard nous a offert. Et le truc bien, c'est qu'on le sait, on le comprend, et on n'ira jamais reprocher à l'autre d'aller mal, d'être triste. On se fait rire, on se soutient, on s'excite, merde quoi, c'est parfait. Et puis comme je l'ai entendu dans un film il y a quelques jours, le tout n'est pas qu'il soit parfait de bout en bout, mais qu'il soit parfait pour moi. Voilà voilà.

Je n'étais pas prête à donner les détails lorsque j'ai fait mon premier article à son sujet. Mais maintenant, si. Voilà, je peux me retirer en paix !

Je voudrais remercier mon beau prof d'EPS de sixième de m'avoir fait aimer les hommes, mes parents de m'avoir mise au monde, et mon blog de m'avoir envoyé Damien. Merci, merci !