Ces chercheurs qui ont évalué le lien entre le taux de vitamine D chez la mère et le contenu minéral osseux de leur enfant à l’âge de 9-10 ans n’ont trouvé… aucune association. Ils recommandent donc de mener d’autres études randomisées et contrôlées sur l’intérêt d‘une supplémentation en vitamine D durant la grossesse. Mais, dans l’attente de nouvelles données, ils précisent que les femmes enceintes ne doivent pas cesser de prendre leurs suppléments de vitamine D sans avis de leur médecin ou de leur sage-femme.
Cette étude a analysé les données de paires mère-enfant participaient à l’étude longitudinale Avon. Les chercheurs ont mesuré les niveaux de vitamine D de 3.960 mères pendant leur grossesse à partir d’échantillons prélevés en première visite prénatale de routine puis ont estimé les niveaux de vitamine D des mères au troisième trimestre de grossesse. Les chercheurs ont évalué la teneur minérale osseuse du corps des enfants à l’âge de 9-10 ans, avec un type spécial de radiographie permettant de mesurer la densité osseuse.
Une association non significative : Selon les estimations au 3ème trimestre de grossesse, 67% des femmes avaient des niveaux suffisants de vitamine D, 28% des niveaux insuffisants, 6% des carences. La densité minérale osseuse des mères était globalement identique, quel que soit leur niveau de vitamine D. Plus surprenant, aucun lien n’est observé entre densité minérale osseuse des enfants et concentration de vitamine D chez la mère et quel que soit le trimestre de la grossesse considéré. Après ajustement avec les facteurs de confusion possibles, les auteurs concluent que pour chaque différence 10.0nmol / l en niveau de vitamine D chez la mère, au troisième trimestre de grossesse, la densité minérale osseuse chez l’enfant, est réduit de 0,03 g pour le corps et augmentée de 0,04 g pour la colonne vertébrale, deux résultats jugés d’ailleurs non significatifs.
C’est donc une absence d’association significative entre les niveaux de vitamine D chez la mère et la densité minérale osseuse de l’enfant qui est constatée. L’étude, qui ne remet pas en cause les recommandations actuelles, jette néanmoins un doute sur les effets bénéfiques attendus de la vitamine D chez les enfants. Rappelons ici cette récente étude publiée en janvier dernier dans le Journal de l’Endocrine Society of Clinical Endocrinology & Metabolism (JCEM), qui montrait que les mères carencées en vitamine D ont des bébés à plus faible poids de naissance et à plus faible périmètre crânien.
Source: The Lancet doi:10.1016/S0140-6736(12)62203-X online March 19 2013Association of maternal vitamin D status during pregnancy with bone-mineral content in offspring: a prospective cohort study(Visuel Fotolia).
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