Dans la célébre salle parisienne rénovée il y a peu et malheureusement déjà en état de délabrement relativement avancé (quelle désolation !), une quinzaine d'artistes plutôt talentueux tentent de nous divertir en dansant un modern jazz de plateaux télé décoratif, assez insipide et répétitif, sur des airs d'Offenbach grossièrement réarrangés ou remixés (bruyante bande son), souvent chantés en live par cinq interprètes dont on perçoit péniblement les qualités vocales tant l'acoustique de la salle est désastreuse (ou la balance son ni faite ni à faire, au choix).
Au coeur d'une scénographie franchement pauvrette (Trois tentures, deux poufs un néon) supposée nous plonger dans l'ambiance des clacs d'antan, "French Cancan, the siprit of Paris" déroule donc une série de tableaux froufroutants vaguement thématisés. Un "tour du monde" des cancans nous dit-on, de Paris à Bollywood, auquel viennent maladroitement se greffer des pots pourris de scies piochées dans un répertoire 100% terroir que seuls des japonais seront encore ravis d'écouter (Piaf, l'amant de Saint-Jean, on en passe...).
En dépit de bonnes intentions et d'un travail rigoureux (danseurs techniquement irréprochables, chorégraphies réglées au cordeau), cette revue proprette mais scolaire pêche par son manque de créativité, d'inspiration, d'audace, d'élégance, de cohérence parfois. De moyens également. En vain on cherche un peu de malice, d'impertinence, d'érotisme (ces jeunes gens sont pourtant fort bien faits de leur personne), bref un peu du "spirit of Paris" que l'on nous promettait.
En arrière plan des vedettes de la Star'Ac, ça passe très bien. Sur une grande scène de la capitale, passé le premier quart d'heure, on en demande davantage.
Mieux vaut le Lido.