Montparnasse (boulevard du) 102, Paris
L’écrivain québécois Jacques Lamarche disait que "la découverte est un plaisir aussi subtil et intéressant que la connaissance". En mettant en application ce dogme, voici venu le temps de (re)partir à la découverte des lieux singuliers de Paris. En cette période de caprices météorologiques, laissez moi vous parler d’un lieu qui a traversé les décennies au rythme des saisons. Il s’agit du restaurant la Coupole, autrement dit, l’une des brasseries les plus célèbres que compte la capitale. Essuyant son lot de rumeurs et autres quolibets à travers les années, le 102 boulevard du Montparnasse n’est pas uniquement un lieu où de jeunes et fringants jeunes hommes viennent tenir compagnie aux femmes dont les charmes semblent avoir été usés par le temps qui passe.
La Coupole demeure un lieu où l’on se sent bien. En franchissant l’une de ces portes d’entrées, on pénètre dans le hall principal et nous sommes immédiatement envahis par une douce ivresse de bien être. Le parfait équilibre de lumière, de hauteur de plafond et de parfum d’ambiance. Cette sensation procure un sentiment de déjà vu ; comme une impression de se retrouver chez soi ou en famille. Les rides se détendent et les sourires de connivence s’affichent avec éclats. Que vous soyez en tête à tête avec votre belle(beau) ou avec des copains, dès que vous êtes installés vous vous sentez agréablement transportés, comme faisant parti d’une grande famille qui prend toujours plaisir à se retrouver. Si l’on doit parfois jouer du coude pour se frayer une place sur les banquettes moelleuses, l’alléchante et très simpliste carte de la Coupole nous fait vite oublier la promiscuité des tables. Et ne boudez pas votre plaisir dès l’apéritif, commander une généreuse coupe de champagne Billecart
Histoire
Avant de se laisser glisser vers l’alimentaire, revenons un instant sur l’histoire de ce lieu. Témoin provilégié des « années folles », la brasserie La Coupole est construite en 1927 par les architectes Barillet et Le Bouc pour les restaurateurs Ernest Fraux et René Lafon. Auparavant, on pouvait y trouver un ancien dépôt de bois et charbon. Le nom est choisi par référence à ceux des établissements avoisinants, «Le Dôme» et «La Rotonde». A l’époque, les 1 000m² de la Coupole, qui en font la plus grande brasserie de Paris, abrite un dancing en sous-sol, une brasserie au rez-de-chaussée et un restaurant d'été à l'étage (recouvert en 1931 d'une coupole en dalles de verre). Le livre d’or de la maison est par ailleurs un véritable répertoire d’art moderne, et l’immense comptoir du bar a connu des piliers aussi célèbres que Kessel ou Hemingway. Aujourd’hui nous pouvons toujours admirés les 33 piliers et pilastres peints qui jalonnent l’immense salle. Le restaurant a été réhabilité en 1988 (après l'arrêté de protection) à l'occasion de la surélévation du bâtiment. La salle du rez-de-chaussée fut à la même époque classée parmi la liste des monuments historiques de la ville.
Du coq à l’agneau
Penchons-nous à présent sur les mets. La spécialité maison est le curry d'agneau, mitonné depuis des décennies par le chef Paul Delbart. Moyennant 50 euros par personne vous pouvez vivre une très belle expérience culinaire. Ne vous attendez pas à une explosion gustative, ici pas de prétention, c’est juste toujours bien fait, sans fioritures ni grande originalité. Mais on n’est jamais déçu, sauf peut-être pour le choix du verre au vin.
C’est cette garantie qui donne tout son charme à la Coupole. Nous pourrions comparer cela à un déjeuner chez mamie, on sait que l’on va se faire du bien sans se soucier de l’originalité, de l’accompagnement du veau ou de la présentation. Pour les gastronomes, mes choix se portent sur le homard flambé au whisky (uniquement lorsque Bonne-Espérance, mon Homard de compagnie ne m’accompagne pas), le velouté de cèpes, les filets de harengs maatjes, le faux filet, sans oublier la très sexy mousse au chocolat.
N’oublions pas qu’au sous-sol, le Dancing accueille aujourd’hui les sets de dj's réputés et des soirées hebdomadaires… Autrefois, cet endroit de débauche a vu se trémousser Joséphine Baker, Gardel, Simone de Beauvoir, Jean-Paul Sartre... Tous les grands noms du Tango et du Jazz adoraient également ce haut-lieu de la convivialité. Et signe des lieux d’exception, à chaque nouvelle époque de nouveaux immortels
Alors si vous êtes de passage ou tout simplement curieux, je vous invite cordialement à y partager un très agréable moment…
« Personnel, merci ! »
Liens : http://www.flobrasseries.com/coupoleparis/