Les études ont montré, dès l’âge de 6 mois, des structures et des réponses cérébrales différentes chez les enfants atteints d’autisme. En particulier, des réponses différentes au contact visuel, avait déjà suggéré en 2012, l’étude publiée dans la revue Current Biology. En cause, des circuits cérébraux atypiques qui peuvent entraîner un déplacement plus lent du regard chez les nourrissons à risque d‘autisme, confirme aujourd’hui cette étude publiée dans l’édition du 20 mars de l’American Journal of Psychiatry. Alors que l’importance d’un diagnostic précoce n’est plus à démontrer, chaque indice, dès le plus jeune âge doit être pris en compte.
Les chercheurs ont travaillé dans le cadre de l’étude IBIS (Infant Brain Imaging Study) menée par un réseau d’établissements spécialisés dont l’University of North Carolina (UNC), l’Hôpital pour enfants de Philadelphie, la Washington University, l’Université de Washington à Seattle, l’Université de l’Utah à Salt Lake City, et l’Institut neurologique de Montréal de l’Université McGill et de l’Université de l’Alberta.
L’équipe de l’UNC montre qu’à 7 mois, les nourrissons qui vont développer l’autisme sont plus lents à réorienter leur regard et leur attention d’un objet à l’autre et que ce comportement s’expliquer en particulier par des circuits atypiques du cerveau. Ce sont des signes subtils, mais manifestes, avant l’apparition de la maladie, explique le Pr Jed T. Elison, auteur principal de l’étude. Son équipe a identifié un circuit neural spécifique, situé dans le bourrelet du corps calleux (splenium- voir ci-contre)- un faisceau de fibres de la substance blanche- qui ne fonctionne pas comme s’il était développé normalement et dont le dysfonctionnement entraîne une réponse d’orientation plus lente aux stimuli visuels.Le test d’eye-tracking : L’étude a été menée sur 97 nouveau-nés dont 16 nourrissons à risque élevé diagnostiqués plus tard avec un trouble du spectre autistique (TSA), 40 nourrissons à risque élevé qui ne sont pas « rentrés dans les critères cliniques » de TSA et 41 nourrissons à faible risque. Ces nourrissons ont participé à un test d’eye-tracking et ont subi un scanner du cerveau à l’âge de 7 mois ainsi qu’une évaluation clinique à l’âge de 25 mois. Les résultats montrent que les nourrissons à risque élevé puis diagnostiqués sont plus lents à orienter ou réorienter leur regard et cela d’environ 50 millisecondes vs les nourrissons à risque élevé mais avec diagnostic non confirmé et les nourrissons à faible risque. De plus, si la capacité d’orientation visuelle des nourrissons à faible risque a été associée uniquement à un circuit spécifique de neurones dans le bourrelet du corps calleux, cette association n’est pa retrouvée chez les enfants diagnostiqués ave TSA.
L’étude conclut ainsi que la lenteur d’orientation visuelle est un signe précoce de TSA émergent, associée au déficit d’un circuit spécifique de neurones dans le cerveau. Cette difficulté à déplacer le regard et l’attention peut être un symptôme fondamental dans l’autisme et faciliter la détection et des interventions précoces, capables d’améliorer les résultats pour les petits patients d’autisme et leurs familles.
Source: American Journal of Psychiatry March 20, 2013 doi: 10.1176/appi.ajp.2012.12091150White Matter Microstructure and Atypical Visual Orienting in 7-Month-Olds at Risk for Autism(visuels © Jerome Dancette – Fotolia.com et Jason Wolff, Ph.D., UNC)
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