La saisie d'une partie des dépôts bancaires chypriotes, refusée par le parlement hier, a surpris tout le monde. Enfin, presque.
Un léger et nauséabond parfum de soupçon flotte autour des mesures de sauvetage des banques chypriotes. Cette spoliation en règle proposée par l’Eurogroupe, qui consistait à se servir directement sur les comptes bancaires à Chypre - qu'ils soient détenus par des résidents ou non - a été refusée hier par le parlement de l'île.
Cette atteinte à la propriété privée, qui revient en substance à faire supporter par les Chypriotes les pertes engrangées par les banques ayant pris des risques irresponsables, a pris de court les Chypriotes dont les comptes avaient été préalablement bloqués pour éviter une fuite des capitaux.
Mais ce qui a surpris la quasi-totalité des détenteurs de dépôts bancaires à Chypre semble avoir été anticipé par quelques-uns qui, étrangement, auraient transféré une partie de leurs dépôts dans les semaines précédentes ; 4,5 milliards d'euros auraient été transférés à l'étranger la semaine dernière.
C'est ce que révèle, dans cette vidéo, Marinos Sizopoulos, député du parti d'opposition EDEK.
Des transferts qui sentent le délit d'initié à plein nez, et qui mettent en avant, s'il le fallait encore, le danger inhérent à des mesures contraires à la propriété privée et décidées par des hommes politiques pour sauver les banquiers qui financent depuis des décennies un État omniprésent et omnipotent.