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[anthologie permanente] Daniel Falb

Par Florence Trocmé

STAINED SUSTAINED I : nouvelles natures mortes 
 
(first) 
 
l’application de reflets lumineux impliquait apparemment un travail sur les couches supérieures qui durcissaient vite. 
une nature morte de marchandises périssables s’obtenait donc par un blocage soudain du mouvement, et par là de tout le domaine-source. 
en même temps chaque ami avait sa propre fenêtre temporelle par laquelle on pouvait visionner comment il s’habillait. 
la position de sa classe comme tâche de notre management. que dans toute notre vie nous n’aurions plus l’occasion de voir une pomme trop mûre. 
examinons la structure nuageuse du fond que nous considérions comme un substrat sur lequel la qualité de vie s’effondre imperceptiblement. 
et examinons ton visage de chou-fleur comme une chose figée en vol. cette race était déjà éteinte. 
cependant on trouvait encore dans l’habitus des éléments, plutôt des insecticides, qui nous salissaient. 
Daniel Falb : extrait du cycle « Stained sustained », sur le site Lyrikline. Traduit de l’allemand par Jean-René Lassalle. 
STAINED SUSTAINED I : neue stillleben 
(first) 
das auftragen der lichtreflexe bedeutete offensichtlich die arbeit an den  
obersten, rasch aushärtenden schichten. 
ein stilleben mit verderblichen gütern erreichte man also durch plötzliches  
einfrieren der bewegung, mithin des ganzen quellgebietes. 
dabei hatte jeder freund sein eigenes zeitfenster, durch das man zusehen 
konnte, wie er sich anzog. 
seine klassenlage als aufgabe unseres managements. dass wir in unserem 
ganzen leben keinen überreifen apfel zu sehen kriegen würden. 
betrachten wir die wolkenartige hintergrundstruktur, die wir als unter- 
grund verstanden, auf dem die lebensqualität unmerklich zu boden ging. 
und betrachten wir dein blumenkohl-gesicht als etwas im flug erstarrtes. 
diese rasse war schon ausgestorben. 
trotzdem fanden sich noch elemente im habitus, insektizide nämlich, die 
uns beschmutzten. 
 
Daniel Falb : extrait du cycle « Stained sustained », sur le site Lyrikline. 
○ 
STAINED SUSTAINED III  
 
(third) 
pendant le survol de cette aire, la zone, photographier encore les cartes topographiques. 
les plantages en bas s’étendaient comme une matrix, dans les séries de nombres on pouvait observer la croissance mûrie au soleil. 
non-enregistrées restaient les choses qui gênaient doucement notre progression. décompte des mains qui n’arrivaient plus à nous atteindre. 
à chacun sa logistique. n’importe comment le fruit devait parvenir au consommateur final. 
une reproduction ressentie sexuée des erreurs, d’un embarquement à l’autre, rendant notre mission sociale ridicule. 
on avait toujours un retard d’environ huit minutes, au soleil, en bodyguard on se retrouvait trop à gauche ou trop à droite. 
je percevais l’information déjà sous mes vêtements, qui me rongeait, me broutait. 
dans la longue durée, ta gestuelle venait errer infiniment lentement, une membrane. se déposait sur le visage et les bras, un gel. 
Daniel Falb : extrait du cycle « Stained sustained », sur le site Lyrikline. Traduit de l’allemand par Jean-René Lassalle. 
STAINED SUSTAINED III 
(third) 
beim überfliegen dieses gebiets, der location, die landkarten nochmal foto- 
grafieren. 
die plantagen standen unten als matrix, man beobachtete in den zahlen- 
reihen das sonnengereifte wachstum. 
nicht verzeichnet waren dinge, die weich in unseren weg standen. stück- 
zahl der hände, die uns gerade nicht mehr erreichten. 
jedem seine logistik. irgendwie musste die frucht an den endverbraucher 
gelangen. 
die gefühlte fortpflanzung der fehler von einer verladung zur nächsten, die 
unseren sozialen auftrag lächerlich machte. 
man war immer ungefähr acht minuten zu spät, unter der sonne, stand zu 
weit links oder zu weit rechts, als bodyguard. 
ich spürte die nachricht schon unter meiner kleidung, die sich an mir wei- 
dete, die mich abweidete. 
in der longue durée war deine mimik unendlich langsam herübergewandert,  
ein häutchen. legte sich auf gesicht und arme, ein gel. 
 
Daniel Falb : extrait du cycle « Stained sustained », sur le site Lyrikline. 

[Jean-René Lassalle, choix, présentation, traductions]



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