h, regarde le ciel,
Les oiseaux de mai peinent sous la pluie d'éternel novembre
Oiseaux usés, on croirait voir au fond de leurs yeux ridés des fantômes frères
Quelque trace persistante d'autres corps inaltérables sous des cieux souverains.
Sur des tôles brûlantes leurs pattes se posaient
Cherchant à pousser les corps usés vers d'autres nuées,
Vers d'autres soleils, ils rêvaient d'étirer leurs corps. à la suite de leurs rêves
Un autre monde existe, ils le répètent à chaque saison du changement
A chaque saison ils croient qu'un autre monde
Peut-être, demain, viendra à eux, s'ils y croient assez fort
Forts ils sont, ils seraient sans doute, s'ils n'étaient aussi tremblants sur leurs perchoirs
La froidure de novembre en ce mois de mai huile les fils.
Glissent les corps tandis que les nuées font provisions de ténèbres
Il y aurait disent-ils, en poussant sur leurs pattes branlantes, il y aurait un ailleurs
Certains d'entre eux secouent les ailles d'étrange manière
Certains poussent des cris tordus ou arrogants
Les nuées noires attendent, lentes, patientes comme à chaque saison
Moi je sais que je suis à peine assez âgé pour les regarder, là-haut
J'irai un jour sur les fils, à chanter, à balancer et je ne tomberai pas
Moi, je m'en irai, je rêverai assez fort, assez loin
Il n'est pas de terre si distante qu'un de mes rêves blessés ne puisse tout de même atteindre.