La pêche des cyprinidés aux leurres

L'offre pléthorique de leurres modernes, la fréquentation de parcours proches de chez soi et la recherche prioritaire de sensations pousse de plus en plus de pêcheurs à s'intéresser aux cyprinidés. Ces "poissons blancs", comme on dit, sont en effet omniprésents dans toutes les eaux que nous fréquentons. Voilà donc de bons clients pour nous, pêcheurs de carnassiers, qui les oublions un peu vite au profit d'autres espèces plus "académiques". Pourtant, ces "oubliés" possèdent un régime alimentaire omnivore ; ils peuvent donc être d'excellents partenaires de jeu pour qui sait adapter ses techniques et ses animations.

Les deux meilleurs "clients" sont sans conteste le chevesne et le barbeaux. Présents quasiment partout sur le territoire français, ils peuvent être pêchés spécifiquement avec des techniques proches de nos habitudes tout en assurant des prises régulières et de qualité.

Géographiquement moins présent, l'aspe commence également à conquérir le coeur des pêcheurs de carnassiers. La densité de cette espèce permet déjà, en certains endroits autres que le nord-est, de le rechercher spécifiquement.

LE CHEVESNE

Dédaigné par nombre de pêcheurs, le chevesne est un poisson pourtant passionnant à pêcher. Sa méfiance légendaire et l'approche de sioux parfois nécessaire à sa capture en font un partenaire de jeu idéal. Ses attaques sur des leurres de surface sont spectaculaires et sa défense, qualifiée de molle par certains, est au moins équivalente à celle d'un sandre de taille égale (mais là, bizarrement, personne ne critique la défense de ce dernier ...).

La seule condition nécessaire à sa prise est l'utilisation de leurres adaptés à la taille de sa gueule. Ainsi, l'emploi de petits poissons nageurs ou d'imitations flottantes d'insectes vous permettront de facilement faire craquer notre bon vieux "cabot".

Pour ceux qui souhaiteraient se lancer dans la pêche du chevesne aux leurres durs, je vous invite à consulter l'article "Le chevesne aux poissons nageurs" relatant matériel, approches et techniques à mettre en oeuvre.

LE BARBEAU

Pour lui, pas de polémique sur la puissance du combat ! Adversaire brutal, il offre de belles sensations tout au long de la lutte. Pouvant atteindre des tailles élevées, il mettra votre matériel (et vos nerfs) à rude épreuve. Gare aux montages et aux leurres sous-dimensionnés !

Sa pêche est relativement simple. Un petit leurre souple monté sur tête plombée et ramené au ras du fond dans les veines de courant trouvera facilement preneur.

Certains le recherchent également à l'aide de petites lames de couleur vive. De grosses pêches sont ainsi réalisées en Seine chaque année, n'est-ce pas Fréd'eau (auteur de l'excellent site Carn'as) ?!

Des petites lames aux couleurs vives comme la Prado II-A (GT-Bio) permettront de séduire à coup sûr barbus barbus.

L'ASPE

Bien présent dans le nord-est de la France (Rhin, Meuse, Moselle, Ill), l'aspe colonise actuellement la Saône et le bassin de la Loire. Poisson de sport par excellence, il fait de plus en plus d'adeptes sur notre territoire. Quoi de plus spectaculaire que les attaques explosives en surface dont il gratifie nos leurres ! L'essayer, c'est l'adapter !

Pour ceux qui souhaiteraient se lancer dans la pêche de l'aspe aux leurres durs, je vous invite à consulter l'article "L'aspe aux poissons nageurs" relatant matériel, approches et techniques à mettre en oeuvre.

ET LES AUTRES ...

Et puis, il y a les autres cyprins : gardons, rotengles, brèmes, tanches, carpes, hotus ... Leur pêche est également possible à l'aide de leurres mais à condition de vraiment remettre en cause ses habitudes.

Pour cette pêche, il vous faudra en effet entrer dans le monde du micro-leurre. Imitations miniatures d'alevins, de vers ou d'écrevisses sur têtes plombées très légères (Micro JH32891 - Mustad) seront alors de mise. Lancer et animer de tels leurres ne pourra bien sûr se faire qu'en utilisant un ensemble ultra-léger et une ligne très fine.

Il faudra alors adopter des animations de faible amplitude et pêcher très lentement. Tout comme à la pêche au coup, il faudra aguicher le poisson pour le faire craquer.

Morgan CALU, champion AFCPL street-fishing 2011, use avec succès du neko rig employé avec des petits worms de couleur naturelle. Le leurre est alors lesté à une extrémité par un tout petit insert (en tungsten ou en plomb). Un hameçon simple est piqué au travers du corps au milieu ou légèrement au-dessus du lest. La présentation du leurre est ainsi vraiment naturelle car le leurre reste bien vertical et se tortille à la moindre secousse qui lui est imprimée.

@+ Guilhem COGNET