Voyage à l’Olympe
Publié le 20 mars 2013 par Christophefaurie
Je me demande si ma vie récente n’est pas une expérience
grecque. Certains philosophes pensaient la conception d’idées comme un voyage à
l’Olympe, suivi d’un retour parmi les hommes, afin de leur expliquer ce que l’on
avait vu chez les dieux. J’ai eu un parcours de ce type. Il y a un peu plus d’une
décennie, j’ai écrit les idées qui résultaient de mon expérience. Qu’ai-je
trouvé en revenant de l’Olympe ? D’abord des universitaires. Ils m’ont
reconnu immédiatement comme l’un des leurs. Ce qui était flatteur. Mais ils n’avaient
pas envie de redescendre parmi les mortels. J’ai continué mon chemin. Où en
suis-je ?
J’ai découvert, en rencontrant des journalistes, que mes
idées ne passaient pas. Pourquoi ne suis-je pas compris ? me suis-je
demandé. Trois pistes possibles :
- Changement a une connotation sulfureuse. C’était le cri de
guerre que lançaient les forces du marché à la société qu’elles voulaient
réformer. « Changez ou périssez : tout ce qui n’est pas production
est paresse. »
- Le Français voit la vie comme un rapport de forces, et le
changement comme un conflit. Il y a des bons et des mauvais. Et ces derniers
doivent disparaître.
- Le changement des forces du marché ou du Français se fait
lors d’un Grand soir. Apocalypse.
Arriverais-je à faire passer mon idée qu’il n’y a ni bons ni
mauvais, mais des êtres complexes, et respectables ? Que le changement est
une question de technique, pas de miracle ? Que tout le monde peut y
trouver son compte ?
Qu’aurait fait le Grec dans ces conditions ? Il aurait
appliqué ses idées. Et, comme Socrate, aurait eu une fin qui les aurait
illustrées. C’est là où s’arrête la comparaison.