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Dernier jour à Addis-Abeba

Publié le 01 juin 2007 par Argoul

For our last day in Addis, we taste « Il Caminetto » an Italian restaurant, very good and well known: we meet there with a member of the Ethiopian cabinet. Some of the group are buying souvenirs but a friend and me go and see people in the street: college boys, a lover waiting for his mate, a curious coffin industry with carpeting décor and cross on Mercedes cars. We get a plane at the end of the day to Paris. Some Eritrean refugees in the plane are immigrating in Canada, transiting by Paris.

Le déjeuner a lieu dans un restaurant de luxe, où nous croiserons à la sortie un ministre en exercice du gouvernement éthiopien, entouré d’une smala et de gardes du corps. Le restaurant « Il Caminetto » sert un déjeuner italien avec un vin de même, moins cher qu’au Békélé Molla !

Le café arabica est en effet originaire uniquement d’Ethiopie, dans les montagnes du sud-ouest. Les Arabes auraient les premiers réalisés que les feuilles et les baies du caféier avaient des propriétés énergétiques. Ils n’auraient d’ailleurs rien « inventé », c’est une chèvre qui aurait montré à son jeune berger Kalid comment être gai en mangeant les baies de l’arbre de cette bonne région de Kaffa. Le gamin a essayé, il en a fait part à son imam qui a reconnu là le doigt de Dieu. Le café est devenu « le pétrole des pauvres ». Les Arabes en auraient fait commerce dès le 5ème siècle par le Yemen.

La suite du jour est réservée aux achats touristiques. L’immeuble-boutique de souvenirs est situé à côté du lycée franco-éthiopien Guebre Mariam, une mission laïque. Une famille allemande que nous croisons dans la boutique a semble-t-il adopté quatre petits éthiopiens qui sont devenus adolescents. Ils parlent allemands comme on ne s’y attendrait pas et l’un des plus grands tente de négocier une chaîne de métal argenté aux gros anneaux, à la mode gothique de Berlin. Ils sont vigoureux et fins, charpente éthiopienne et bonne nourriture allemande, mais pas gras pour un sou.

Hervé et moi avons vite marre des babioles et des « souvenirs ». Nous allons faire un tour dans les rues adjacentes. Des boutiques offrent sur la rue leur artisanat… de cercueils. Certains sont recouverts d’une moquette synthétique aux couleurs criardes du plus bel effet dans l’ici-bas ! Des couronnes mortuaires de fleurs artificielles sont tissées à la main par une jeunesse qui s’emploie ici pour pas cher. Elles sont tournées dans du journal, serrées au fil de fer, puis trempées ensuite dans diverses teintures. Les corbillards qui attendent, garés sur les trottoirs, sont des camionnettes surmontées d’une croix chrétienne sur le toit, chaque vitre balisée de même. Une Mercedes coupé s’est vue affublée d’une croix sur le capot à la place du sigle bien connu, en plus d’une sur le toit !

Nous remontons l’avenue, très passante à cette heure de sortie de collège. L’uniforme est noir pour le bas et blanc pour le haut. La chemise des garçons est ouverte ou non et l’on porte sous elle ce que l’on veut, marcel, tee-shirt blanc, tee-shirt imprimé ou rien du tout, en fonction de la chaleur ou de sa pudeur.

Une amende de parking coûte 1 birr, un thé dans un café 2 birrs. Nous en prenons un en face du lycée franco-éthiopien. Un étudiant attend, l’air triste. Sa copine est en retard et arrive brusquement. Il est soulagé. L’orage dans le ciel a duré toute la journée, par épisodes, de même dans son âme à ce qu’il semble.

Nous ne verrons pas le « Désert de Woubé » ce quartier interlope des filles, des plaisirs nocturnes et des paradis artificiels des années 70, que vante Guèbrè-Egziabhér Sebhat dans « Les nuits d’Addis-Abeba » (Actes Sud 2004). Nous prenons l’avion avant la nuit.

L’avion est surbooké et l’embarquement se fait dans la lenteur administrativo-informatique. Une Ethiopienne chic, qui renvoie son fils adolescent dans un collège suisse huppé, se désespère au comptoir, entreprenant l’employé en éthiopien, s’expliquant avec son fils en anglais et me prenant à témoin, en français !

Je suis assis à côté d’Erythréens pris en charge par l’Office des Migrations Internationales. Placés en camps de réfugiés durant quelques années, ils viennent d’obtenir un visa pour la Canada. Comme ils sont chrétiens « orthodoxes », la période est pour eux celle du carême et ils ne mangent de ce qui est servi ni viande ni produits animaux. C’est ce que m’explique la plantureuse jeune femme à ma gauche. Ils ne mangeront pas grand-chose car, après un sandwich au porc, arrivera une crêpe à l’œuf ! 

- FIN de la fugue en Ethiopie -


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