L’ex femme de Nelson Mandela s’est dîte surprise et choquée de la décision des tribunaux qui souhaitent la poursuivre, après l’exhumation des corps des deux jeunes activistes qui avaient été vus chez elle pour la dernière fois il y a 24 ans.
Wimmie Madikizela-Mandela doute du bien-fondé de cette affaire et de la légalité de la procédure étant donné le temps écoulé, et qu’il y a dix ans la justice avait déjà fait le tour de toutes les pistes possibles. Elle dit que les preuves manquent et que la justice s’acharne sur elle.
Les corps exhumés l’ont été la semaine passée. Ils appartiendraient à Lolo Sono, 21 ans, et Siboniso Shabalala, 19 ans. Ils avaient disparu après s’être rendus dans la maison de Winnie. Les restes exhumés qont actuellement en train de subir des tests.
A l’époque Winnie Mandela avait accusé les deux hommes d’être des espions pour le compte du régime Apartheid. Son garde du corps de l’époque, Jerry Richardson, a avoué les avoir poignardés sur sa demande, accompagné d’un autre collègue.
Alors que ses gardes du corps étaient accusés du meurtre d’une vingtaine de jeunes en 1991, qu’elle avait elle-même qualifiés d’opposants politiques, celle-ci avait attesté qu’elle n’avait aucune connaissance de ces faits. Elle avait été condamnée à 6 ans de prison pour avoir participé à un kidnapping, puis finalement à pas grand chose, après un appel de sa part devant la cour.
Celle que certains appellent la mère de la nation est connue pour ses méthodes radicales. Elle avait attesté en 1986 que pour libérer son pays elle serait prête à tout contre ses ennemis ; c’est ainsi qu’on découvrit qu’elle était adepte du necklacing – terme anglais pour désigner le fait de brûler vivant des gens en leur versant du pétrole dessus.
Ele n’avait passé que 3 ans avec son mari Nelson mandela avant qu’il soit envoyé en prison durant 27 ans. Durant son incarcération elle s’est fait un nom comme activiste et a rallié de nombreuses personnes à sa cause. Durant sa détention qui a duré un an elle affirme qu’elle a été torturée et que ses voisins avaient interdiction de lui adresser la parole, elle était complètement isolée, bannie.
Le père d’un des jeunes hommes, le père de Lolo Sono, est décédé depuis, ainsi que beaucoup d’autres témoins dans cette affaire. Mais son témoignage de l’époque faisait mention de la visite de Winnie chez lui, qui avait emmené son fils de force, et comment elle l’avait menacé lui avec une arme. Elle lui avait demandé de lui remettre tous les documents sur les activités politiques de son fils. Celui-ci l’avait supplié de lui rendre son enfant, elle avait répondu que c’est le « mouvement » qui décidera.
Dans l’interview de Winnie Mandela ci-dessous datant du début de l’année, elle se présentait elle-même comme la grand-mère de l’Afrique. Elle donnait des conseils spirituels et de bonne conduite à tous les chrétiens du monde. Elle disait enfin que le terme « démocratie » devait être redéfini en Afrique, une définition propre au continent.