Jeudi 21 mars à 20h, à l’Institut Lumière : Pharaon de Jerzy Kawalerowicz

Publié le 19 mars 2013 par Journal Cinéphile Lyonnais @journalcinephil

Dans le cadre de l’exposition « Péplum » aux Musées gallo-romains du Département du Rhône jusqu’au 7 avril.

Projection unique en France de la copie restaurée par les studios polonais Kadr !

Pharaon
de Jerzy Kawalerowicz
Avec Jerzy Zelnik, Wieslawa Mazurkiewicz,
 Barbara Brylska, Krystyna Mikolajewska
Pologne, 1966, 3h

Synopsis : Évocation de la vie de Ramsès XIII, qui prend le pouvoir à la suite de son père dans une époque difficile, avec une population appauvrie, un système administratif en décadence, une armée en révolte et une caste de grands prêtres puissants.

Ce long métrage est une adaptation du livre éponyme de Boleslaw Prus, paru en 1897.

C’est le parti communiste, alors au pouvoir en Pologne, qui a financé le film dans les années 1960. A travers l’histoire de Ramsès XIII confronté aux prêtres conservateurs, Pharaon établit une métaphore entre le pouvoir communiste en place face à la puissance de l’Eglise catholique.

Le destin de ce jeune pharaon réformateur qui se heurte au pouvoir de prêtres dogmatiques conservateurs est l’une des plus belles reconstitutions historiques du 7e art. Une fable politique superbe et passionnante d’une grande perfection plastique et d’une intelligence narrative étonnante.

 

« Cette page d’histoire antique a nécessité deux ans de préparation, deux mille figurants, tous vêtus de costumes superbes, des décors somptueux et plusieurs mois de tournage. Pourtant, elle n’est en rien comparable aux énormes et (souvent) décevants péplums américains ou italiens. De processions immenses en défilés militaires impressionnants, les mouvements de foule sont grandioses et harmonieux. De passages secrets en complots échafaudés à l’ombre des temples, la tragédie aux accents shakespeariens prend toute son ampleur. La couleur particulièrement soignée semble en parfaite osmose avec l’évolution de la dramatisation. Le destin de ce jeune pharaon réformateur qui se heurte au pouvoir de prêtres dogmatiques conservateurs est l’une des plus belles reconstitutions historiques du 7e art. Loin de chercher à coller à une prétendue vérité, délaissant les schémas réducteurs hollywoodiens, sans manichéisme aucun, Kawalerowicz propose une magnifique méditation sur le pouvoir et les luttes qu’il engendre. Une fable politique superbe et passionnante, dense et riche, d’une grande perfection plastique et d’une intelligence narrative étonnante. » Gérard Camy (critique et historien du cinéma)

 Jerzy Kawalerowicz

 Jerzy Kawalerowicz est un réalisateur et scénariste polonais, né le 19 janvier 1922 à Gwoździec (en Ukraine) d’un père arménien et d’une mère d’origine française. Il est mort le 27 décembre 2007 à Varsovie..

Il a appartenu à « l’école polonaise » qui compte Andrzej Wajda, Andrzej Munk, Kazimierz Kutz ou Wojciech J. Has. Il a connu la notoriété internationale pour son film Train de nuit, au festival de Venise en 1959, et obtenu le prix spécial du jury du festival de Cannes en 1961 pour Mère Jeanne des Anges, puis une nomination aux oscars pour son septième film Pharaon (1965).

Après des études interrompues par la guerre, Jerzy Kawalerowicz participe à la Résistance. À partir de 1945, il est étudiant en histoire de l’art à l’Académie des beaux-arts de Cracovie. Il suit également les cours de l’Institut du cinéma de Cracovie. En 1946, il devient assistant metteur en scène (notamment pour La Dernière Étape, réalisé en 1947 par Wanda Jakubowska). S’il commence sa carrière en période de réalisme socialiste, son œuvre se caractérise par une extrême hétérogénéité de sujets et de styles.

Il débute comme réalisateur en 1951 (Le Moulin du village) et tourne jusqu’à son dernier film, en 2001, dix-sept longs-métrages.

En 1955, il devient le directeur de KADR (qui s’illustre en 1957 avec Kanal d’A. Wajda), une société de production dont il a assuré continûment (à l’exception des années 1968-1972) la responsabilité artistique et dont l’activité cinématographique perdure. Il est l’initiateur, le co-fondateur et le premier président de l’Association des cinéastes polonais de 1966 à 1978. Il a enseigné dans la célèbre École de cinéma de Lodz depuis 1980.

A l’exception de L’ombre,  il a toujours été le scénariste de ses films, généralement adaptés de la littérature polonaise, souvent avec l’aide du romancier et cinéaste Tadeusz Konwicki.

Jerzy Kawalerowicz

Filmographie

En 1950, il réalise et écrit en collaboration avec K. Sumerski, Gromada (La commune) qui reçoit une mention au Festival de Karlovy Vary en 1952.

Deux ans plus tard, il adapte un célèbre roman du polonais Igor Newerly, Celullose qui met en parallèle le destin de son héros et celui de la société.

 Avec L’ombre, réalisé en 1956, Jerzy Kawalerowicz retrace trois périodes majeures de l’histoire de la Pologne entre 1943 et 1953.

L’année 1959, Jerzy Kawalerowicz connaît son premier succès international avec Train de nuit, une critique de la société au travers la population disparate d’un train en partance pour les vacances.

Puis, vient la consécration en 1961 avec Mère Jeanne des anges. Considéré comme son oeuvre la plus achevée, ce film, transposition de l’affaire des possédés de Loudun, met en lumière les oppositions auxquelles sont confrontées les hommes face aux dogmes. Il obtient le Grand prix spécial du jury au Festival de Cannes en 1961.

Changement de cadre dans Pharaon, une superproduction réalisée en 1968 au Turkménistan qui à travers l’évocation d’une époque et d’une civilisation passée, décrit les mécanismes de la lutte des hommes pour le pouvoir politique.

Viennent ensuite, Le jeu (1969), Maddalena (1971), La mort du Président, méditation sur les problèmes politiques du monde.

 En 1982, après avoir mis en scène Rencontre sur l’Atlantique, Jerzy Kawalerowicz réalise Austeria, un film dédié au tragique destin de la communauté juive de Galicie (l’Ukraine) à l’aube de la Première Guerre Mondiale. Avec L’otage de l’Europe en 1989, le réalisateur évoque l’exil de Napoléon à Sainte-Hélène avant d’adapter le roman de Jurek Becker, Les enfants Bronstein.