Pour toi

Par Ephe
J'pensais à ça dernièrement. À toi et à moi. J'me disais que si je mourrais, tu n'en saurais rien.
Que ça ne te dérange pas, de pas savoir. 
J'veux dire, tu m'as quand même dit des mots. On s'est échangés des promesses, des rêves et des idéaux. Je t'ai tenue la main. Tu as brisé mon coeur.
Mais... tout ça. Ce qu'on avait. Ce qu'on croyait. C'était rien ?
Si je venais à prendre le champ avec ma voiture un jour où le soleil éclatant m'aveugle ? Si je me retrouve ensanglanté, le souffle court, les derniers battements de mon coeur rapiécé mais tout de même heureux te seraient indifférent ? Si j'expirais ma vie dans un souffle rauque, le saurais-tu ? Sentirais-tu la différence ? Le froid soudain qui te caresse le cou, qui dresse les poils sur ton corps ? Ton magnifique corps.
Tu ne prends plus de mes nouvelles. Tu ne te soucie plus de moi. Je suis qu'une fille parmi tant d'autre. 
Une inconnue.
Si un soir, dans un moment de profonde faiblesse, j'abdiquais, aurais-tu une prémonition ? Comme avant. Tu savais toujours quand je ne me sentais pas bien. Tu m'écrivais. On riait. Ou je pleurais et tu me consolais.
Mais si ce soir, je tranchais ma vie ? Que le sang d'un rouge parfait. D'un rouge sublime venait à couler le long de mes poignets. Si ce sang même que j'ai juré de ne plus faire couler venait à serpenter et à tacher les draps de satin de mon lit que ferais-tu ?
Rien.
Tu sais ce qui est triste ? Ce qui est profondément injuste et tout un gâchis ? C'est que j'ai perdu du temps avec toi ! Du temps qui s'est évaporé dans l'éphémère de la vie. J'ai pleurée et j'ai entendue. Pour rien. Tu as tellement prétendu, tu as si bien joué le jeu que je n'ai que pu danser avec toi cette valse sombre. 
Tu ris aujourd'hui. Tu ne te souviens même plus de ce qui était important. Tu as oublié  l'essentiel qui faisait qu'on était unique. Tu as perdu de l'éclat. Tu as menti.
J'ai commencé à t'écrire pour te dire que c'était fini. Puis, j'ai réalisée que c'était pour moi que j'écrivais c'est mots. Ça n'a jamais été toi. 
C'était moi.
- Fin -