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Moins de dix jours pour découvrir un grand classique de Broadway...

Publié le 19 mars 2013 par Fousdetheatre.com @FousdeTheatre

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Le Châtelet coproduit et propose jusqu'au 27 mars seulement une version riche et inspirée de "Carousel", oeuvre conçue en 1945 par les deux incontournables de l'âge d'or des comédies musicales que sont Rodgers & Hammerstein ( dans le désordre "The sound of Music", "The King and I", "Oklahoma", "South Pacific"...). Si certains aspects du livret se révèlent un peu désuets, d'autres n'ont rien perdu de la modernité audacieuse qu'ils affichaient à l'époque, sur le fond comme sur la forme, portés par des mélodies éternelles savamment travaillées et, dans le cas présent, une équipe artistique irréprochable. A voir.

On eut sans doute apprécié que les auteurs passent plus rapidement sur une première partie dépeignant fréquemment et longuement le folklore des rives de la Nouvelle Angleterre de la fin du XIXème servant de cadre à l'histoire d'amour tumultueuse de la jeune et naïve Julie avec le bel aboyeur de manège Billy (on célèbre l'été, on pêche, on pique nique, c'est gentillet...). Mais la partition nous emporte et plus étonnante, plus poétique, plus prenante est la suite de l'ouvrage, qui évoque entre autres la position de femme battue de Julie, fait se suicider le héros qui monte au ciel avant de redescendre sur terre pour observer sa progéniture, une enfant née peu après sa disparition, dans le but de  lui transmettre tout son amour et toute la force nécessaire afin de trouver le chemin du bonheur ("You'll never walk alone"). 

Rodgers & Hammerstein signent un musical où dialogues, chansons et danse atteignent un équilibre et une harmonie rares. Chaque discipline dispose d'espaces où s'exprimer pleinement tout en faisant avancer l'histoire avec fluidité et évidence. Osées pour l'époque ces sept minutes de pantomime en guise d'ouverture, tout comme ce long monologue chanté de Billy songeant à son futur enfant (Soliloquy), ou encore la plage conséquente dédiée à un pas de deux possiblement des plus enchanteurs. 

Il fallait des artistes lyriques pour interpréter des airs presque aussi complexes que ceux d'un opéra. La metteur en scène Jo Davies a su trouver ceux qui joueraient également correctement la comédie. C'est heureux compte tenu de l'épaisseur des personnages et de la quantité non négligeable de dialogues. Tous s'avèrent crédibles dans leur rôle et charment nos oreilles, superbement accompagnés ici par l'imposant Orchestre de Chambre de Paris. Les danseurs ne sont pas en reste et nous offrent de merveilleux moments. Enfin le choix d'une élégante scénographie réaliste mais aérienne, empreinte de l'onirisme et du fantastique de l'oeuvre, nous a paru judicieux.

N'hésitez pas à prendre votre ticket pour faire un tour de "Carousel".

En anglais surtitré.


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