Italie: une entreprise impose le port d’un bracelet électronique à ses employés

Publié le 19 mars 2013 par Eldon

Le Monde

Une filiale italienne du groupe français de restauration collective Elior contraint ses employés à porter un bracelet électronique pour, explique-t-elle, les prémunir des braquages, ce que réfute la famille d’une salariée qui dénonce un  »flicage ».

La chaîne de cafétérias MyChef a mis en place ce système dans ses établissements installés sur les aires des autoroutes, notamment sur celle de la Pioppa Ovest dans les environs de Bologne. C’est là que travaille « Amalia », 30 ans. Le prénom de cette employée a été changé à sa demande car elle craint d’être licenciée si elle venait à témoigner à découvert.

Ce bip est porté à la ceinture et sonne après une minute et demie d’immobilité de l’employé, décrivent Elior et la famille de cette jeune fille, recrutée il y a trois ans. Seule l’équipe de nuit (22 heures-6 heures) est contrainte de porter ce GPS. Il est connecté à un poste de sécurité externe, qui est alors alerté si le salarié ne bouge pas pendant 90 secondes, explique la direction.

« C’EST DU FLICAGE »

« C’est pour protéger les salariés qu’on l’a fait », assure une porte-parole du groupe français. Sur cette aire d’autoroute qui fait 2 500 mètres carrés, l’établissement a été l’objet de sept attaques à main armée, selon la direction.

« Il n’y a pas de problème de sécurité. Il n’y a pas eu ni braquage ni vol récemment », réfute le beau-père d’Amalia, joint par téléphone. Pour ce chef d’entreprise, ce bracelet électronique « a été mis en place pour obliger le personnel à se mouvoir constamment. C’est du flicage », dénonce-t-il. « Les employés travaillent avec la peur de faire sonner le système et de déclencher l’arrivée de la sécurité », argue-t-il.

Elior rétorque que le port du bracelet électronique pour ses employés de nuit italiens a été validé par les syndicats, inquiets pour la sécurité des salariés. Elior est un groupe comprenant une activité dans la restauration commerciale concédée (sur les aires d’autoroute, dans les gares, les aéroports, les musées) et une activité de restauration collective. La première pesait 1,4 milliard d’euros de chiffre d’affaires en 2012, tandis que le chiffre d’affaires de la seconde était de 3 milliards d’euros.

Source: Le Monde via Rushes-Infos