Les alligators se servent de leurs poumons pour se mouvoir sous l'eau !

Publié le 14 avril 2008 par Chantal Doumont

Les alligators se servent de leurs poumons pour se mouvoir sous l'eau !

Les poumons des alligators ne leur servent pas seulement à respirer, mais également à naviguer sous l'eau, faisant office en quelque sorte de "flotteurs internes", selon une nouvelle étude. 

En implantant des électrodes au-dessus des muscles respiratoires d'un alligator -qui sont particulièrement développés et représentent une grande partie du système squeleto-musculaire chez ce reptile- le doctorant T.J. Uriona et son professeur de biologie Colleen Farmer, de l'Université de l'Utah, ont découvert qu'ils étaient actifs alors même que l'animal se trouvait sous l'eau. 

Plus précisément, selon cette étude publiée dans "The Journal of Experimental Biology", les muscles respiratoires étaient actifs lorsque l'alligator plongeait, remontait à la surface ou se retournait sur lui-même. 

"Ils utilisaient l'air à l'intérieur de leur corps pour plonger ou pour se retourner d'un côté sur l'autre", a expliqué M. Uriona lors d'un entretien téléphonique à l'Associated Press. "Cela montre qu'ils utilisaient leurs poumons non seulement pour respirer, mais pour se déplacer dans l'eau". 

Selon l'Université de l'Utah, cette technique, qui revient à se servir des poumons comme de "flotteurs intérieurs", permet aux alligators de décrire des trajectoires parfaites, sans créer des ondes -idéal pour s'approcher d'une proie. 

L'alligator, qui descend d'une créature terrestre de la taille d'un chat, se sert peut-être de ses poumons comme les poissons de leur vessie natatoire. Les poissons sont effectivement en mesure de gonfler ou de dégonfler cet organe pour faire varier leur flottabilité. 

Mais la technique de l'alligator, développée après l'adaptation de l'espèce au milieu aquatique, pourrait être bien plus sophistiquée. Déjà, ce grand reptile, qu'on rencontre dans les régions marécageuses du sud des Etats-Unis, s'est doté, comme ses cousins le crocodile et le caJiman, d'une valvule cardiaque supplémentaire pour aider à sa digestion, comme l'a démontré Colleen Farmer lors de précédents travaux. 

Les deux scientifiques souhaitent désormais étendre leurs recherches à d'autres espèces. 

"Nous avons observé une grenouille (...) qui a certains muscles attachés à ses poumons. Et elle semble utiliser ce muscle qui est attaché à ses poumons pour l'aider à se déplacer dans l'eau". Une autre espèce sur laquelle les chercheurs se sont penchés est la tortue hargneuse -un reptile à la morsure redoutable. 

"C'est la chose la plus terrifiante!", s'est exclamé M. Uriona. "Travailler avec des alligators, c'est de la rigolade en comparaison"

AFP