paradis fiscal à l’intérieur de ses frontières. Dans une Europe qui peine à endiguer la crise économique actuelle, l’annonce de taxation des dépôts bancaires chypriotes affole des marchés encore très instables. La décision européenne est doublement irresponsable. Elle pénalise tous les chypriotes par rapport à une situation que la plupart d’entre eux n’ont ni générée ni voulue. Deux poids, deux mesures.
Un problème de confiance
Cela pose par ailleurs une fois de plus la légitimité démocratique des décisions européennes qui montre un éloignement de plus en plus grand entre les peuples et la gouvernance européenne, alimentant suspicion et rejet des institutions européennes.
Des solutions sont possibles
Pour limiter cet effet tout en sortant Chypre de l’impasse financière, il faut favoriser de meilleurs équilibres :• Augmenter de manière plus forte l’impôt sur les sociétés, largement plus bas à Chypre que dans les autres pays de l’Union, même après le relèvement à 12,5%.
• Taxer les dépôts et les revenus financiers des NON résidents avec un taux plus élevé que 10%, de manière à baisser la qualité de paradis fiscal et le rendre moins attractif.
• Taxer les dépôts bancaires de TOUS les Chypriotes au dessus de 150 000 € mais avec un taux moindre afin d’éviter les effets de domiciliation fictive… et en même temps de ne pas pénaliser les petits et moyens épargnants locaux.
À propos de l’auteur : Éric Delannoy est vice-président de Weave, cabinet de conseil en stratégie opérationnelle. Il a rejoint Weave en 2005 pour créer l’activité banque.