Trop souvent tue par le patient ou banalisée par le professionnel de santé car considérée comme une partie inévitable du processus de vieillissement, la nycturie est un problème grave ayant pourtant de sérieuses implications sociales et sanitaires pour les patients et leurs familles. Car cette affection touche, en réalité, environ un tiers des adultes. Ces nouvelles données présentées au Congrès de l’Association européenne d’urologie (EAU) qui associent la nycturie, non seulement aux troubles du sommeil mais aussi à une réduction significative de la vitalité et de la productivité, jettent un nouvel éclairage sur ce trouble de la continence et appellent à leur détection et à leur prise en charge.
La nycturie est définie par l’International Continence Society comme la nécessité de se réveiller une ou plusieurs fois par nuit pour vider sa vessie. Les études sur la relation entre la nycturie et la qualité de vie considèrent ce trouble comme clinique lorsque cet épisode intervient au moins deux fois par nuit. Parmi les troubles de la continence, la nycturie est signalée par toutes les personnes atteintes comme un symptôme dégradant de façon significative le sommeil et la qualité de vie globale.
La fragmentation du sommeil liée à la nycturie affecte les performances de la journée. Conséquence, la nycturie obère la productivité de 25%, que ce soit la vitalité dans les loisirs ou la productivité au travail, de manière similaire à des maladies chroniques mieux reconnues comme l’asthme, la broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO) ou le reflux gastro-œsophagien (RGO). Ici, l’étude randomisée contrôlée menée auprès de 646 patients montre que la nycturie entraîne ainsi une perte de productivité au travail de 24%, soit un taux supérieur à celui constaté en cas de vessie hyperactive (10-12%) et la capacité des patients à exercer des activités de loisirs est réduite de 34%.
Quand le sommeil devient une série de siestes : Les personnes atteintes considèrent que les troubles du sommeil associés sont le symptôme le plus pénible de la nycturie (cité par 58% des patients). En effet, environ un tiers des personnes concernées ne parviendront pas à se rendormir après un épisode : L’impossibilité de se rendormir est classé comme le deuxième symptôme le plus gênant par 32% des hommes et 28% des femmes puis vient la fatigue pour 15 à 17% patients.
Source: European Association of Urology (EAU) congress via PRNewswireNew Data Highlight Considerable Burden of Nocturia (Visuel © mariesacha – Fotolia.com)
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