Bibabeloula vous vous battez
Bibabeloula vous ne vous laisserez pas faire
Bibabeloula, d’aucuns vous ont dit qu’il vous fallait accepter, baisser les bras, laisser tomber, vous montrer raisonnable
Bibabeloula, d’autres vous conseilleront de tendre l’autre joue, et puis la fesse pour vous la faire botter, et de pleurer, et vous avez pleuré
DE RAGE !
Parce que de se prendre des couteaux dans le dos vous transforme en poupée vaudou en porte-manteaux. Vous avez cessé de respirer, retenu vos sanglots, bloqué votre sternum, pleuré durant des jours mais en cachette en secret, et douté, des autres, enfin de certains, mais surtout de vous. De vous, de votre valeur, du bien fondé de votre révolte. On vous a dit victime, rajoutant la honte à l’injustice.
Parce qu’ici règne la loi de la jungle, la loi du plus fort, vous avez sorti votre calibre de force tranquille, force d’inertie. Ils vous ont cru domptée, ils ont cru que vous aviez baissé l’échine, qu’ils pourraient se servir de vous comme d’un paillasson. Vous avez souri aux anges, baillé aux corneilles, avez goûté à l’étrange pouvoir de l’indifférence.
Et puis
Bibabeloula, vous avez gagné une bataille
Bibabeloula, ils ont tressé la toile dans laquelle ils se sont englués
Bibabeloula, vous avez gagné une nouvelle bataille
Bibabeloula, vous n’avez pas gagné la guerre.
Bibabeloula, les femmes sont faibles et bénéficient d’une longue espérance de vie
Bibabeloula, vous avez tout votre temps
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