Pleurer comme ils l'ont fait à la mort de Kim Jong-Il? Des hordes de gens qui expriment autant de feinte théâtralité, ces chorégraphies d'avillisement débilisantes sur la plage au passage du patapouf, obligent la suspicion. La peur est de toute évidence, opium du peuple, là-bas.
Et quiconque vit dans la peur voit des monstres partout.
Les États-Unis logent aussi à l'enseigne de la peur et ne sont guère mieux. Pourquoi pensez-vous que le fusil et le Dodge Ram soient si populaires dans le pays de l'oncle Sam? Par complexe bien entendu. "je suis peut-être pas grand chose mais au moins j'ai un fusil pis un gros camion" se disent-ils. Avec les dérives obligées qu'un pays de 310 millions occasionnent quand il se prémunit du droit de porter le gun pour se "défendre".
Contre quoi au juste, donc? Les bebittes dans sa propre tête?
Dans la propagande des États-Unis, on voudrait nous faire croire que Kim-Jong Un est un désaxé sanguinaire qui veut la destruction du monde entier. Ils n'ont pas complètement tort parce qu'ils ont des raisons de le penser. Le leader imposé est le fils et petit-fils engraissé du régime de son père et de son grand-père, un régime qui a tout fait pour bomber le torse dans le poulailler mondial depuis les années 50.
Depuis la fin des années 1980, la Corée du Nord est accusée de mener un programme nucléaire clandestin. Le développement d'un programme de missiles balistiques pouvant servir de vercteur à l'arme nucléaire gêne les États-Unis. Les essais nucléaires du 9 octobre 2006 et ceux plus clairs encore du 25 mai 2009 ainsi que les déplacements militaires de la semaine dernière ont donné de l'urticaire aux dirigeants des États-Unis. Ils y ont vu de l'émulation malsaine et, c'est connu, Les États-Unis tiennent à gérer l'agenda nucléaire mondial. Particulièrement si l'arme nucléaire dort chez ses ennemis politiques...Ils gardent aussi les yeux sur l'Iran pour les même raisons. De la misère nait la colère et elles sont toutes deux grandes chez les Iraniens.
La vérité sur les déploiements des troupes militaires de Kim Jong-Un est toutefois ailleurs. La stratégie de tension internationale orchestrée par le jeune leader est plutôt un habile trompe-l'oeil camouflant les difficultés politiques de l'héritier aux multiples mentons à mettre au pas les généraux de la vieille garde. Cette crise est donc déclenchée d'abord afin de ressouder l'armée et recréer l'unité autour de sa personne. Si elle fait peur au reste du monde, tant mieux. Mais à la base, elle sert plutôt à redonner de assises à une armée que bouboule a purgé sans cesse depuis l'été dernier.
Regardez George St-Pierre. N'étais-ce pas un brin triste de le voir jouer au ti-cul dans son anglais de Pauline Marois en disant "are you krazy in de ed?" à son rival qui compare ses tentatives de suicides aux rixes que St-Pierre auraient reçues enfants avant son combat de samedi dernier? Cirque ridicule.
Pourquoi?
Pour vaincre les bebittes dans sa propre tête, sans contredit.
Les tensions États-Unis/Corée du Nord sont souches de la même maladie.
D'araignées dans des toiles tissées de complexes d'émulation parfaitement grotesques qui se tricotent dans leur boite crânienne.
De chasse aux monstres partout dans la tête de ses gens.