Deux « nouvelles graphiques » se déroulant dans la
ville de Dockwood. Dans la première, un garçon prépare le repas et fait le
service dans une maison de retraite, puis il rentre chez lui. Dans la seconde,
un livreur de journaux effectue sa tournée. C’est l’automne, les feuilles tombent,
la nature jette ses derniers feux.
Des gens simples, des situations
parfaitement insignifiantes, quasiment aucun texte. Il ne se passe rien et
c’est ça qui est bien. On prend ce que l’on veut, on imagine, on extrapole. Ou
pas. Cet album est contemplatif mais surtout très descriptif. Il s’attarde et
dissèque le moindre geste sur des bandes de 4 ou 5 cases. Un procédé répétitif
mais qui donne un certain rythme à la narration.
J’aime qu’un auteur me prenne par la main et me lâche à
l’entrée du grand bain en me disant : « Débrouille-toi, moi j’ai fait
ma part du boulot. » Finalement il y a ce que lui a voulu dire et ce que
nous avons envie de comprendre. Une forme de polysémie qui fait tout le sel d’un
album comme celui-la.
Bref, vous l’aurez compris, j’ai vraiment passé un bon
moment avec les habitants de Dockwood et je remercie les trois tentatrices qui
m’ont convaincu de l’intérêt de ce très joli objet-livre, Mango, Cristie et
Mo’.
Automne de Jon McNaught. Nobrow, 2012. 56 pages. 18 euros.
Les avis de Mo' ; Cristie ; Mango