Grande fête en perspective demain à l'aube sur Plaza de Mayo [Actu]

Publié le 18 mars 2013 par Jyj9icx6

L'Argentine prie pour toi - Merci, François - Eglise Catholique.

La Plaza de Mayo en bleu, jaune et blanc demain matin, mardi 19 mars 2013, très tôt. A l'heure des matines... A Buenos Aires, jusqu'au dernier week-end de mars quand nous changeons d'heure, il est quatre heures de moins qu'à Rome, or sur Piazza San Pietro, la messe commence à 9h30 ! Mamma mia ! Il va falloir se lever tôt, les célébrations commenceront à la cathédrale à 4 heures du matin (soit 8h à Rome)... Ce pourquoi, au grand dam de la gauche athée et laïcarde façon petit père Combes (minoritaire quoi qu'elle en dise), Mauricio Macri, qui est à Rome, a décrété que mardi matin, il n'y aurait pas école à Buenos Aires, pour laisser les gamins finir leur nuit après la messe et prendre un solide brunch avant de retourner en cours...
Le diocèse et l'Eglise argentine (sans doute aidés par le gouvernement de Macri qui n'hésite pas à exploité l'évènement pour se faire mousser, sans oublier le gouvernement national qui n'y est pas indifférent non plus) ont fait dresser des écrans géants aux environs de la cathédrale pour qu'un maximum de gens puissent assister à la messe d'installation du Pape François. Ce n'est pas exceptionnel, on fait pareil pour les grands matches de foot...
Des villas miserias, ces bidonvilles situés pour la plupart dans le sud de Buenos Aires, ont fait affréter des cars pour emmener leurs habitants dans le centro, où ils ne se rendent pas tous les jours ! Des gens qui recevaient fréquemment la visite de l'évêque qui venait partager avec eux leur maigre asado et la roborative polenta italienne arrosée d'une gorgée de mate argentin...
Et pendant ce temps-là, Página/12 boude un peu dans son coin, noyée dans ses contresens sur le fonctionnement de l'Eglise (qu'elle confond avec un parti politique) et sommant le souverain pontife de la moderniser en prônant enfin les mérites du préservatif et en y acceptant l'homosexualité, le mariage des prêtres et l'ordination des femmes, bref des tas de sujets qui ne sont pas à l'ordre du jour (et ils le savent très bien, c'est même pour cela qu'ils les remettent sur le tapis histoire de montrer à quel point leur adversaire est réactionnaire...) et les populations déshéritées du monde entier s'en contrefichent. Soyons sérieux, est-ce que le mariage gay ou celui des prêtres est de nature à faire reculer d'un iota la pauvreté ou le chômage, de limiter le règne de l'argent-roi, d'alléger la dette des pays étranglés par le système international qui sont, non sans raison quand on connaît l'état de ces pays, les priorités de la gauche sud-américaine ? Revenons sur le plancher des vaches. Ces réclamations pseudo-modernistes proviennent de pays riches, dotés souvent d'une structure d'Etat-Providence qui continue de fonctionner malgré la crise. L'intelligentsia argentine adopte bien volontiers ces revendications, sans doute pour se sentir aussi moderne que nous - mais quand on leur dit à quel point nos sociétés se gangrènent et se délitent sous le poids de cet individualisme forcené, ils changent de visage ! (1) La une de Página/12 (j'aime vraiment beaucoup ce journal comme le savent mes lecteurs réguliers, mais là il m'agace, vous avez vu !) affirme -"croix de bois croix de fer, si je mens je vais en enfer !"- que l'Argentine (donc le pays entier, n'est-ce pas) réclame avec urgence cette modernisation de pacotille. Je mets ma main au feu qu'à l'heure où nous parlons, cette préoccupation n'est le fait que d'une petite partie, ultra-urbaine, du pays et qui plus est, la plus éloignée de l'Eglise et de toute pratique religieuse (catho, protestante, juive...), par conséquent la partie de la population que ces questions ne regardent ni de près ni de loin, qui ne verra jamais sa vie modifiée par de telles mesures. Qu'on ordonne ou non des femmes ou des hommes mariés, en quoi cela peut-il bien concerner des gens qui ne reçoivent jamais un seul sacrement dans leur vie, ne mettent jamais les pieds dans une église et vivent par exemple en concubinage (un mode de vie qui se propage en milieu citadin au point que les villes argentines vont bientôt nous rattraper) ou uniquement sous le régime, par ailleurs fort honorable, du mariage civil ?
Taisons-nous quelques heures, le temps de consacrer un pape à Rome en communion de cœur avec nos amis portègnes, et en union de prière avec eux si l'on est chrétien. Une veillée de prière a lieu ce soir à la cathédrale. Et ensuite, continuons à nous pencher sur des choses sérieuses...

Et il est notre Archevêque, que nous offrons (2) au monde entier
en tant que François
Nous prions pour que Dieu, Notre Seigneur,
le garde de longues années
le rende heureux sur la terre
et le bénisse pour le bien de l'Eglise.
Source : Site Internet de l'Archidiocèse de Buenos Aires.


Pour en savoir plus sur la fête : connectez-vous au site Internet de l'archidiocèse de Buenos Aires.
(1) Ce n'est pas pour rien que le 13 mars, le Pape, tout chaud sorti de la fumée blanche, a tant insisté pour dire qu'il allait d'abord et avant tout évangéliser... la ville de Rome... (2) Ce n'est pas une formule creuse. Les catholiques portègnes doivent se déprendre d'un archevêque qu'ils aiment profondément et qu'ils ne reverront pas autant que lui doit aussi renoncer à sa vie antérieure dans son pays natal, avec sa famille à ses côtés. On est dans un vrai sacrifice spirituel ici.