C’est avec émotion que Roger Pingeon (73 ans),
vainqueur du Tour de France 1967 et du Tour d’Espagne 1969, a donné son nom,
samedi 16 mars dernier, à la grande halle du Centre sportif européen, à
Hauteville-Lompnes, sa ville natale, située sur le plateau du Bugey, à 850 m
d’altitude. La cérémonie s’est déroulée en présence de nombreux amis et de
quelques « anciens » du vélo, dont le Lyonnais Henry Anglade (double champion
de France et 2ème du Tour 1959), Raymond Elena et Joseph Carrara (un
succès d’étape au Giro 1962 et vainqueur du Tour de Catalogne 1964), à
l’origine de cette initiative. Amélie Gaudjo, ex-capitaine de l’équipe de
France féminine de handball, elle aussi native de Hauteville (Ain), avait fait
le déplacement de Paris pour assister à l’événement organisé en partenariat par
la Communauté de communes et l’Association H3S (Hauteville Stages Sport Santé).
Devenu professionnel sur le tard, en 1965 à 25 ans, Roger Pingeon gagna le Tour 1967 sur un exploit personnel vers Jambes (Belgique) qui lui permit de distancer de plus de six minutes les principaux favoris dont Poulidor, son leader en équipe de France, l’Italien Gimondi (lauréat du Tour 1965), le Hollandais Janssen et l’Espagnol Jimenez. Il porta le maillot jaune durant dix-huit jours. En 1968, il fut cinquième derrière Jan Janssen avec deux succès d’étapes à Albi et Grenoble. Après avoir remporté au printemps 1969 la Vuelta devant Luis Ocana, et avec un seul équipier…, Pingeon fut encore dauphin cette année-là de l’intouchable Eddy Merckx qu’il domina dans l’étape de montagne de Chamonix.
Un palmarès et une carrière sportive qui méritaient bien cette marque de reconnaissance suggérée par son ami Joseph Carrara, qui fut son premier entraîneur. L’inauguration s’est déroulée dans le cadre de l’ouverture du salon du livre 2013 où le champion du Bugey fut sollicité pour dédicacer les maillots à son nom et le dernier bouquin qui lui a été consacré (Un maillot jaune qui a soif de vérité, éd. Baudelaire, Lyon).
B.D.