C'est parce que mon pays s'avale que parfois je le gobe, je l'englobe, je le dérobe à tous ceux qui s'y appartiennent. Il ne s'agit pas d'y porter haut mon étendard, lui qui a déjà le dos planté de tant de labels : Périgord noir, blanc, vert, pourpre, pays de l'homme, pays de l'or noir, oie, canards et cochons... Je fredonne dans les vergers, le longs des cimetières. Ma langue claque dès que l'on traverse un village en "AC"... Montignac, Auriac et j'enchante dès que la nature prend ses droits sur les lieux-dits : Chantegrel, Aygueperse, Les Jarrijoux... Avez-vous entendu l'eau percer ? Les noisetiers bourgeonner et la grêle chanter sur le toit ?
J'aime y promener mes rêveries et ma solitude. Là, contre vent, plein soleil, je pousse. Je croîs. Peut-être même que de ce qui m'échappe, de ce bref passage, fertilisera... Quoi ?... Je ne sais pas... Mais j'aime l'idée que tout l'amour que j'y laisse, continue d'ensemencer sans moi.