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Pour faire part de ses écrits et son point de vue sur ce conflit au Sénégal, Jean-Claude Marut a choisi la case foyer du Centre d’études des sciences et techniques de l’information (CESTI) pour faire l'exposé de l'analyse qu'il fait de la crise casamançaise.
Le Processus de paix en Casamance pour lui est freiné par des divisions entre membres du maquis et entre le maquis, ses représentants, l’État du Sénégal et ses négociateurs intérieurs comme extérieurs. Il y a d'autres contraintes à trouver, révèle-t-il. Il y a un an, Macky Sall annonçait dès son magistère, son projet de règlement du conflit, réunissant tous les acteurs, avec un recours à la communauté extérieure. Un principe accepté par toutes les branches du MFDC. Ainsi Sant Egidio une ONG œuvrant dans le développement à Rome qui s'intéresse aux situations de conflits avec succès d'ailleurs au Mozambique et mais aussi un échec en Algérie fut saisi par Macky Sall comme partie extérieure à mener des négociations. Rappelons que les Mon sieurs Casamance du régime wadien n'ont rien apporté de concret au conflit. Cela résulte du règlement économique d'un conflit au soubassements politiques.
L'autre atout dit-il c'est que Sant Egidio ce n'est pas un autre État en ingérence, mais une ONG basée à Rome (Italie) et que les négociations se passent à Rome et non sur le territoire Sénégal. Mais certains parmi les rebelles en chefs poursuit-il, voyaient que ces initiatives du nouveau président mèneraient au doute. Il y a eu d'ailleurs une augmentation du nombre d'intermédiaires comme Yaya Diaméh, président gambien, il y a aussi celui mandaté par Macky Sall tel que Sant Egidio qui a rencontré Salif Sadio, seul adversaire de l’État Sénégal qui depuis Abdoulaye Wade est celui avec qui négocie l’État sénégalais. Il y a eu une première rencontre entre les protagonistes, source de blocage avec les autres groupes frustrés du maquis et se sentant exclus, voilà que naissait une recrudescence des violences par exemple à Kaffountin.
Autre réaction des frustrés il se forme un nouveau regroupement derrière César Atout Badiate au Nord-Ouest, et aussi se forme le groupe de Paul Kassim, troisième réaction préalable tel que les assises du MFDC ce que Saliou Sadio n'aime parc ce qu'il juge cela comme une trahison de la cause du maquis dont il se prend comme le seul chef rebelle. Cette levée de bouclier est assez révélatrice sur les division dans le maquis et le. Le canal de Yahya Diameh intéresse Saliou Sadio pour faire de ce pays sa base arrière et Yahya DIameh a besoin des hommes de Salif Sadio, Macky l'a appelé pour libérer les détenus.
Jean-Claude Marut renseigne que Robert Sagnan disposant de moyens de l’État pour unifier le MFDC a constitué un groupe de réflexion casamançais avec l'aide des chefs religieux, le Cardinal Théodore Adrian Sarr, l'imam de Bignona, des chefs religieux traditionnels, ceci finit aussi par susciter des contestations et Robert Sagna est vu comme le bras caché de l’État du Sénégal. Un autre levier inclus dans le processus, c'est la Guinée Bissau avec le Général Antonio Ndiaye qui, comme Robert Sagna, avait une mission de réunir avec une ONG bissau-guinéenne le maquis autour de Atout Badiate, ce qui a abouti finalement, mais c'est devenu plus compliqué ensuite. Ainsi d'une situation donnée ou d'un seul intermédiaire au départ, on en ait arrivé à une multiplicité d'intercesseurs ou d'intermédiaires. Pourtant Robert Sagna et Sant Egidio, note le conférencier, ne se sont jamais rencontres, d'ailleurs chacun y est allé de son côté.
Les observateurs ont justement relevé, dit le conférencier, que la Gambie, intervenant dans le processus, n'est pas un bon intermédiaire avec des pratiques discutables et discutées sur son territoire voisin du Sénégal. Tout ceci finit par mener à ces nouveaux blocages du processus. Est-ce là une maladresse de l’État du Sénégal ou c'est fait à dessein? C'est là la grande question, il faut noter que tout mène à Salif Sadio, ce qui est logique. Selon Jean-Claude Marut, Robert Sagna est au centre du jeu au vu du schéma présenté, des indices révélateurs montrent les objectifs des rebelles avec unité du maquis sans Salif Sadio, ce qu'il ne veut pas avec seulement un tiers des rebelles Une modification des rapports de forces Macky Sall propose un triptyque DRR (Désarmement Réinsertion Renforcement) des réponses économiques pour satisfaire des visées politiques il y a plusieurs racines mais les raisons de ce conflits sont des raisons politiques.
Pour invoquer l'histoire sur les origines du conflit, Marut dira que le point de départ c'était des conflits locaux dans le pays, non réglés depuis 1970 par l’État, débouchant à une quête des ressources, où l'offre diminuait par rapport à la demande et dans la verte Casamance les possibilités s'étaient taries et les jeunes à la recherches d'emploi ou d'activités face à la conjoncture au Sénégal dans les années '70 étaient en concurrence dans des localités prospères comme à Ziguinchor, déclenchant l'implosion. Les allochtones refusaient l'envahissement et rejetaient tout ce nouveau monde et l'émergence de sentiments d'identité, avec comme supports, le Casasport, porteur de cette charge identitaire et un rejet aussi du Parti Socialiste politiquement et de ses représentants, incapables sur le plan national de satisfaire la demande sociale.
A cela s'ajoute un soutien de la Casamance au PDS parti opposant au régime socialiste, qui profite de cette situation précaire pour s'approprier de cette revendication sociale. Sauf que Abdoulaye Wade et compagnie n'ont pas tout pris dans l'espace et les parties laissées mènent à la naissance du MFDC.
Avec ce vide politique l'offre indépendantiste nationaliste et populiste répond à la demande avec l’Abbé Diamakoun Senghor et des récupérateurs avec Mamadou Krouma Sané qui instrumentalise le conflit et qui prend le MLC parti régionaliste casamancais en 1970 nait alors le MFDC en 1982 la répréhension de la marche du MFDC frustre plus les manifestants.
Cela mena ainsi à leur radicalisation faute de choix avaient-ils avancé. En plus des conflits avec les pays limitrophes en décembre 1983 comme la Gambie et la Guinée Bissau, la réprimande des manifestants devient le point de départ de la rébellion et un fuite en avant vers le conflit avec une faiblesse politique du Mouvement, qui a préféré la violence face à l’État en lieu et place de la négociation.
Ce conflit violent devient de plus en plus complexe avec des rivalités avec la Guinée Bissau, avec la Gambie qui a été marquée par l'avènement de Sénégambie; des antagonismes utilisé par le Mouvement irrédentiste et voici que surviennent un enchevêtrement de rivalités et du fait que le Pds avec des cadres du MFDC a contribué a favoriser le problème. Mais précise Marut, le PDS s'est toujours opposé au conflit sans ambiguïté. Même politique A Wade a tiré profit de la contestation sociale des premières lueurs de cette crise. Et durant le début de son magistère Wade avait avancé cent jours pour régler ce conflit, ce qu'il a oublié c'est que le conflit s'est édulcoré au fil des années.
Pour revenir sur les débuts de la crise, Marut rappelle à nouveau que c'était d'abord un conflit nationaliste et ethnique pour la Casamance et un conflit nationaliste et légaliste pour l’État du Sénégal qui veut conserver son territoire national sans dissension. Ce qui veut dire que c'était juste des conflits initiaux normaux, comme ceux qui se passent dans les familles faisant partie de la vie courante, et donc qui pouvaient être résolus dès le débuts des hostilités. Sauf que ce qui est mis en cause par les deux partis c'est l'absence d'espace publics, de débat et de discussions au départ pour très vite mettre fin à ces petites rivalités. Puisque, rappelle le conférencier, la nature a horreur du vide; le vide laissé par le régime socialiste finit par bénéficier au PDS d'Abdoulaye Wade et au MFDC du point de vue même des populations qui au départ voyaient le MFDC comme un tremplin pour livrer leurs humeurs face à l'envahisseur venu partagé leur économie locale, leurs terres etc. Ceci montre que ce conflit n'est que politique depuis le premier jour.
En conclusion, il faut alors des réponses politiques. Dans la logique de l'analyse il y a deux pistes à explorer selon Jean-Claude Marut, comme d'ailleurs conditions posées par les indépendantistes radicaux: reconnaître que le MFDC existe comme une rébellion et qu'il est là avec ses convictions politiques jamais reconnues par l’État du reste, qu'il faut peut être passer cette reconnaissance pour d'abord pouvoir commencer les négociations; ou poser le débat public sur "quel type de société faut-il pour la Casamance? Quel types d'institutions faut faire intervenir dans les pourparlers?"
Poursuivant son intervention, Jean-Claude Marut renseigne que l’État sénégalais disait ''Laissez-nous faire" et pourtant rien n'est réglé jusque là alors qu'il y a un espace de discussions qui existe.
Macky Sall, constate le chercheur français, marche sur les mêmes pas que es prédécesseurs Senghor Diouf et Wade. Salif Sadio et son groupe veulent l'indépendance ou rien dans leur discours mais ceux qui ne prennent les armes ne disent pas la même chose à l'exception Jean-Marie Biagui qui inscrit le MFDC dans le landerneau politique sénégalais.
Le chef de la Direction de l’information et des relations publiques des armées (DIRPA), le colonel Abou Thiam, a qualifié le conflit en Casamance de "fratricide". C'est un conflit que l'armée sénégalaise aborde avec "beaucoup d’humilité certes, mais aussi avec beaucoup de peine, car c’est un conflit qui se passe au Sénégal et qui oppose des Sénégalais", a affirmé le colonel Thiam lors de la conférence. "Nous serons les seuls responsables et les seuls bénéficiaires'' de ce développement, s'il se concrétise, a poursuivi l'officier militaire.
La Casamance (constituée des régions de Kolda, Sédhiou et Ziguinchor) est le théâtre d’un conflit armé depuis 1982. Les indépendantistes du MFDC s’affrontent souvent avec l’Armée sénégalaise. Le conflit a fait plusieurs morts chez les militaires, les rebelles et parmi les populations civiles. Il freine le développement économique de la zone, qui a d’énormes potentialités touristiques et agricoles surtout.
Dans les interventions beaucoup de questions ont été soulevées par les "cestiens" telles que l'internationalisation de ce conflit, le rôle de la France, l'avenir du MFDC, les raisons cachées de ce conflit, qui combat et pour qui combat-on, les connivences entre les radicalistes et la Gambie et la Guinée Bissau, entre autres interrogation.
Pour régler un conflit dira tout simplement Jean-Claude Marut, il faut l'attaquer à la racine, ce qui veut dire qu'il faut aller au fond des origines du conflit; autrement dit voir l'aspect politique de la chose car ce conflit n'est rien d'autre qu'un conflit politique depuis le départ que l’État du Sénégal, selon lui, veut régler avec des solutions économiques. Conséquence: toute la procédure tarde à solutionner cette crise casamançaise qui dure depuis plus de trente ans déjà.
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