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Le train-train d’une femme de ménage SNCF

Par Hype Médias @hypemediasblog
Le train-train d’une femme de ménage SNCF

Qui n’a jamais jeté un papier par terre dans le train quand la poubelle était pleine, ou collé un chewing-gum sous sa tablette, ou même posé ses chaussures sur le siège d’en face?
Dans ce type de situation, la règle c’est: «pas vu, pas pris!» sans se soucier de l’amende que l’on encourt.

Il est 15h00 quand un train rentre à quai en gare de lyon .
Après l’ouverture des portes mécaniques, une foule inonde aussitôt le quai. Quelques minutes suffisent pour qu’elle se disperse, laissant entrevoir des silhouettes au bout du quai.
Vêtu de gilets fluorescents, de badges SNCF greffés sur leur poitrines, et de chaussures de sécurité,
l’équipe de nettoyage des trains SNCF est fin prête. Les serviettes sont posées sur le rebord des seaux prêts à être utilisées, les hauts parleurs annoncent le code «NSS». Le personnel sait qu’il faut se mettre en action. L’équipe n’a que dix minutes pour nettoyer entièrement le train . Cette équipe de dix personnes comme à l’habitude doit faire vite car des voyageurs attendent…
A la fin du premier nettoyage express de la journée une des femmes de ménages sort du lot.
Elle se prénomme Soumaya Belhab, c’est la nouvelle recrue de l’équipe. Cette jeune intérimaire a été pistonné par sa mère, qui exerce ce métier depuis neuf ans déjà.
Soumaya a l’air plus fatigué que les autres, «c’est du au manque d’habitude» dit elle. Sous les conseils de sa mère elle prétend tenir le coup, cette française d’origine algérienne a le mental.
Le travail de femmes mais aussi des hommes de nettoyages est très organisé.
L’équipe est formée de dix personnes et travail en roulement. Il y a trois équipes qui travaillent respectivement 8heures chacune, ce qui permet d’agir 24h sur 24h et 7jours sur 7.
Les équipes de nuit sont payées double et ont l’avantage de ne jamais rencontrer les voyageurs. Les taches sont réparties en fonction du sexe. Les hommes passent l’aspirateur, font les vidanges des toilettes et lavent les vitres. Les femmes vident les poubelles, qui est l’une des actions les plus fatigante, elle nécessite de se baisser et de se relever plusieurs fois en très peu de temps. La gente féminine s’occupe aussi de laver toutes les tablettes .
«La cadence y est très soutenue » constate cette jeune débutante.
Il y a plusieurs codes pour rappeler aux employés à quel rythme il doivent travailler .
«NSS» leur rappelle qu’ils n’ont que dix minutes pour nettoyer le train, «PVC» :qu’il faut prendre son temps si nécessaire mais que le train doit être extrêmement propre après leur passage et enfin «UVC» est une cadence assez calme.
Ces sigles représentes des termes bien précis mais aucun des employés ne les connait, ils savent juste si le travail doit être rapide ou non.
À la fin de sa journée Soumaya se plaint de plusieurs courbatures: dans le dos, aux jambes et ne jure que par son lit qu’elle dit aller rejoindre dès qu’elle en aura l’occasion.
Aujourd’hui, elle et son équipe étaient dans les temps et ont respecté le quota, 14 trains nettoyés, ce qui est dans la moyenne.
Elle ne souhaite pas finir dans ce secteur mais respecte le courage des personnes qui font ce métier .
«Les issus sont relativement bouchées» dit elle. Sa mère après 9 ans de loyaux services dans l’entreprise n’a pas changé de poste mis à part quelques brefs remplacements pour faire l’appel au micro et donner la cadence .
La nuit va être bien méritée pour cette jeune intérimaire, les 1600 euros net qu’elle va percevoir à la fin du mois la font tout de même garder le moral, soulignant pourtant avant de partir que:«ce travail mérite plus de respect que les gens lui accorde vu l’effort qu’il demande».


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