La proposition de la Commission Européenne de suspendre pendant une période de deux ans trois familles de pesticides pourtant reconnues comme étant responsables de la mortalité des abeilles n'a pas été retenue... ¤¤
13 Etats ont voté pour l'interdiction de ces pesticides, dont la France, l'Italie, l'Espagne et la Pologne, 9 ont voté contre (République Tchèque, Slovaquie, Roumanie, Irlande, Grèce, Lituanie, Autriche, Portugal et Hongrie) et 5 se sont abstenus, dont l'Allemagne et le Royaume-Uni.
Les abstentions de ces deux pays qui comptent chacun 29 voix ont empêché que la majorité penche dans un sens ou l'autre. La Commission a ainsi indiqué qu'elle maintenait sa proposition, car elle n'a pas été rejetée.
Ce vendredi 15 mars, aurait du être un jour béni pour les abeilles. Le jour ou l'homme allait enfin décider d'arrêter de les tuer pour qu'elles puissent continuer à butiner et à lui offrir gratuitement, entre autres, les fruits et légumes dont il se nourrit tous les jours, grâce à leur travail de pollinisation. Le jour ou les États membres de l'Union européenne allaient enfin interdire l'utilisation de trois insecticides néonicotinoïdes : l'imidaclopride (Gaucho, Coboy 350, Confidor, Provado), la clothianidine (Poncho , Elado, Modesto, Smaragd) et le thiaméthoxame ( Cruiser, Actara) très utilisés en Europe dans l'agriculture et reconnus comme responsables de la mortalité des abeilles. Mais voilà, seulement treize États membres ont voté en faveur de la proposition de la Commission Européenne. Cinq États membres se sont abstenus et neuf se sont opposés à la proposition. Ces pesticides vont donc continuer tranquillement à tuer les abeilles.
La Coordination Apicole Européenne vient d'annoncer dans un communiqué qu'elle est extrêmement déçue par le résultat du vote. Elle rappelle que la législation européenne dit que des pesticides peuvent être retirés du marché si la Science montre qu'ils ont des effets inacceptables sur les abeilles, la biodiversité et l'écosystème. Or, c'est le cas. Après une analyse des études scientifiques l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a en effet reconnu que les insecticides néonicotinoïdes présentaient un risque de mortalité important pour les abeilles.
Alors on ne comprend plus. Ou plutôt si, on comprend. Les arguments avancés par l'industrie des pesticides ont plus d'importance que ceux avancés par les experts scientifiques de la Commission Européenne.
La Coordination Apicole Européenne www.bee-life.eu va poursuivre son combat, réclamer que les décisions politiques européennes soient prises sur des bases scientifiques, et demander l'application du principe de précaution.
En attendant les abeilles vont continuer à mourir par centaines de milliers...
C'est tout simplement incroyable de voir à quel point l'homme s'acharne à détruire ce qui est pourtant pour lui le plus précieux.
Stella Giani