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Critique blu-ray: l’impasse

Par Cinedingue @cinedingue

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LE FILM: 3/10

Fraîchement sorti de 5 années de prison par son avocat véreux David Kleinfeld, Carlito Brigante, ancienne figure emblématique de la pègre, rentre chez lui dans le quartier espagnol de Harlem. Pour se réinsérer dans la vie, il sait qu’il doit tourner le dos à son passé. Il veut partir aux Bahamas et monter une affaire honnête avec la femme de sa vie. Mais son passé le rattrape, et et ce qui a fait de lui un caïd de la mafia autrefois risque bien de lui coûter la vie aujourd’hui…

A la première vision du film en salles en 1993, du haut de mes 16 ans, j’avais quitté la salle avant la fin du film. Vingt ans plus tard, pas rancunier et curieux de me souvenir des raisons m’ayant poussé à cet exil en cours de séance (la seule autre fuite de ma part remonte à Stargate!), je décide donc de donner une seconde chance à ce film d’un réalisateur qui m’a procuré plusieurs orgasmes cinéphiliques (Blow Out, Pulsions, Carrie et quelques autres…).

Je le confirme donc: l’Impasse est un film raté de plus dans une traversée du désert qui remonte au dernier grand film de de Palma, Outrages, en 1989, et dont seul Mission Impossible émerge. Le cinéaste a quand même réussi à enchaîner les nanars comme le Bûcher des Vanités, l’Esprit de Caïn, Mission To Mars ou encore Femme Fatale et le dernier que je ne commenterai pas ne l’ayant point vu, Passion, qui apparemment ne les déchaîne pas, bien au contraire.

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En adaptant le livre d’Edwin Torres, After Hours, de Palma replonge dans la mafia après Scarface ou les Incorruptibles en nous contant l’itinéraire à l’issue tragique de Carlito Brigante. Le gros problème du film tient au scénario lui-même! Non content de nous servir pour la énième fois l’histoire d’un caïd qui veut se ranger mais pas avant un dernier coup et qui finalement sera rattrapé par son destin, il décide de commencer son film par le flinguage du personnage principal. Alors les défenseurs du film me rétorqueront: « oui, mais on sait pas s’il s’en sort! », le faux suspense tenant à la voix off sans grand utilité du personnage principal. Le problème n’est pas là, se prendre trois balles dans le ventre, qu’on en meurt ou pas, est une issue assez négative à mon avis. De Palma entreprend donc de nous démontrer pendant 2h23 comment il est compliqué pour un caïd sorti de prison de reprendre le chemin de la pureté: on le savait déjà, d’autres cinéastes nous l’ont démontré de façon bien plus maline. Enfin, De Palma ne craint pas le ridicule à plusieurs reprises notamment dans la scène où Brigante rend visite à son avocat à l’hôpital en rentrant comme dans un moulin ni sur le quai où l’on peut flinguer en toute tranquilité devant la police plusieurs personnes en prenant son temps…

Sur la forme, on retiendra une très belle photo du fidèle Stephen Burum, l’interprétation de Sean Penn en avocat véreux à la coiffure improbable et quelques morceaux de bravoure comme la scène dans la salle de billard. Pacino, quant à lui, fait le boulot sans forcer dans un rôle qu’il connaît par coeur et de Palma, qu’on adore quand il se réapproprie le travail des autres (Hitchcock très souvent), choisit ici de se rendre hommage, preuve de l’humilité qu’on lui connaît! Il cite son Scarface à travers le nom de la boîte de nuit, identique au resto de Montana et reprend quasiment à l’identique la scène de la gare des Incorruptibles, le landau en moins. On attend tellement plus d’un cinéaste si novateur…

Cerise sur le gâteau, la bande originale de Patrick Doyle, pompeuse à souhait, qui nous fait regretter Morricone ou Donaggio…

Si je m’étais écouté, j’aurais quitté mon salon avant la fin!

TECHNIQUE: 8/10

Très belle copie que seuls quelques rares défauts viennent perturber.

BONUS: 7/10

Outre une courte interview du réalisateur et quelques scènes coupées à l’intérêt relatif, le principal tient en un making-of très intéressant.

VERDICT: 4/10

A réserver à quelques irréductibles lui vouant un culte difficilement explicable!

Disponible en blu-ray (14,99 euros) chez UNIVERSAL PICTURES

CRITIQUE BLU-RAY: L’IMPASSE


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