Möbius, fils d'espionnage d'Eric Rochant

Par Mpbernet

Une soirée bien décevante, et à double titre. J'attendais plus et mieux du retour aux manettes d'Eric Rochant, après sont film haletant "Patriotes", qui cependant n'avait pas reçu un bon accueil du public alors qu'il m'avait bien intéressée. Pourtant, Jean Dujardin, star oscarisée, est bien plus beau mec qu'Yvan Attal .... et il n'etait pas besoin de ce film fumeux et confus pour nous faire savoir qu'il peut aussi jouer le drame (c.f. : "Le bruit des glaçons" de Bertrand Blier ou "Un balcon sur la mer" de Nicole Garcia").

Mais là, vraiment, on ne comprend rien. Après une absence de l'écran de 19 ans, Rochant nous délivre un film aux belles couleurs, sans scènes d'action - sauf de très beaux ébats amoureux filmés avec élégance et retenue - aux images léchées mais au scénario aussi invraisemblable qu'obtus.

Gregory Lioubov, le personnage que joue Jean Dujardin est un jeune voyou russe "récupéré" par le futur patron du FSB, formé en France et aux Etats-Unis pour être officier traitant. La cible est un oligarque russe (Tim Roth) dans les pieds duquel Moïse (c'est le prénom de guerre de Jean Dujardin) va balancer une analyste hyperdouée, spécialiste des produits dérivés, justement celle qui a causé la faillite de Lehman Brothers, la belle Cécile de France, afin de l'aider à blanchir son argent mais surtout à le perdre et à le faire expulser de Russie.

Ce qu'il ignore, c'est qu'il va tomber éperdument amoureux de la belle maléfique, et qu'elle est sous la coupe de la CIA. La passion réciproque des deux amoureux causera naturellement leur perte.

Alors, que retenir de ce film long et parfois ennuyeux ? La beauté et le jeu parfait de Cécile de France, les regards pleins de jalousie d'Emilie Dequenne, les seconds couteaux, bien castés ... Bref, on ressort avec la tête pleine de mélasse, bien déçus.

Et pour finir en beauté, une autre triste expérience :

Brasserie La Rotonde.

Etablissement vanté avec gourmandise par Jeau-Luc Petitrenaud dans une de ses récentes chroniques, nous avons choisi d'y dîner après le cinéma.

D'abord, alors qu'il était 19h 30 et que de nombreuses tables étaient disponibles au rez-de-chaussée, on nous a propulsés au premier étage, presque vide. Avant d'entrer dans l'établissement, nous avions parcouru une alléchante ardoise. On nous met en mains uniquement la grande carte (au summum : la côte de boeuf pour 2 : 70€). Il nous faut réclamer la petite carte ...

Nous choisissons le club-sandwich (avec ou sans frites car elles sont facturées en sus 4€ la portion.)

Nous voyons arriver un club formé de pain de mie tout ce qu'il y a d'industriel, aux tranches non écroûtées, avec des lamelles de volaille sèches, peu de mayonnaise, une malheureuse feuille de salade, des rondelles de tomates dessechées et surtout, un truc qui est la base du hamburger mais que je ne savais pas appartenir au répertoire des clubs sandwichs : du lard fumé et des tranches d'emmental qui n'ont pas eu le temps de fondre puisque le club arrive pratiquement froid. Les frites sont de vraies frites au couteau. Le Bourgueil d'accompagnement est correct.

Mais quelle déception, alors que, traversant le carrefour Montparnasse, nous nous serions tellement mieux régalés avec le Club du Petit Broc !

Pour le film je le savais décevant. Pour le restaurant, j'en avais entendu parler avec beaucoup d'éloges. Bon... le bon côté des choses c'est que je vous vois en meilleure santé que sur votre billet d'hier qui était un peu alarmant. Soignez-bien car le printemps ne semble pas décidé à se montrer si vite... hélas !